Besoin de passer à autre chose, mais n’y arrive pas :(
Bonjour,
Je lis ce blogue depuis pas mal de temps déjà, à la recherche de réponses, de réponses à des questions que je crois n'obtiendrai jamais de la part de mon ex-copain qui, je le crois sincèrement, souffre du TPL. Aujourd'hui, j'aimerais passer à autre chose, mais je n'y arrive pas, et je ne sais pas quoi faire pour focaliser mon énergie sur une autre personne, surtout en ces temps de pandémie. J'aimerais vous partager mon histoire pour que vous sachiez mieux ce que j'ai vécu. Elle est assez longue, donc accrochez-vous. Wink
Voilà : à l'été dernier, je fais la rencontre en ligne d'un gars nommé Nathan. À ce moment, je suis dans un couple ouvert, et je recherche un amant. Nathan, lui, est célibataire, mais semble ne chercher que de la sexualité. Il est agréable à parler, alors on finit par s'échanger nos numéros et se rencontrer. En le voyant, c'est le coup de cœur physique, pour lui comme pour moi. On passe un agréable après-midi à se promener, et tout va bien. Il y a cependant des trucs qui auraient dû m'alerter, mais qu'à ce moment, je ne prenais pas très au sérieux. Il m'a dit dès ce jour-là être une personne qui fait de l'anxiété (ce que je prenais comme du simple stress passager, car je le trouvais très calme), il m'avait dit en ligne d'ailleurs qu'il a de la difficulté à gérer sa vie (suicide de son frère 6 mois plus tôt), mais qu'il a déjà vécu pire. Aussi, sur l'application de rencontre, il m'a dit qu'il "a l'impression que son corps cherche à long terme quelque chose de profond avec un gars". Par ailleurs, il m'a dit que ses relations n'ont jamais duré plus de 3 mois jusqu'ici. J'ai trouvé cela très étrange : comment un aussi bel homme de 27 ans, charmant, anglophone mais parlant si bien le français, ayant fait du scoutisme et vécu dans plusieurs endroits du globe, ne peut avoir eu que des relations aussi courtes? Ne voulant pas être intrusif et ne le connaissant pas bien encore, je n'ai pas creusé la question à ce moment-là. Après notre promenade, je me rends chez lui et y passe la nuit. Je l'ai trouvé très intense au lit et très énergique, à tel point que je me sentais à un moment donné mal à l'aise, mais en même temps, ça me plaisait, car je me sentais désirable. Après coup, j'avais vraiment envie de le revoir, car je sentais que j'allais m'épanouir sexuellement avec ce gars. On s'est revus, et c'était agréable encore. Nous avons été dans un parc faire du vélo, et c'était le soir. On a eu bien du plaisir, même que je trouvais ça romantique. Je me sentais bien avec lui, c'était un peu passionnel, et ça me faisait du bien. Nous avons une fois de plus passé une nuit agréable ensemble, puis le lendemain nous sommes allés bruncher. Tout allait bien, mais à un moment donné, il a changé brusquement d'humeur sur quelque chose que j'ai dit, et je trouvais ça un peu radical comme changement, mais encore là, je n'ai pas vu que c'était si problématique. Quand je discutais avec lui de mes tentatives de trouver un amant qui échouaient parce que des fois on me fréquentait en attendant de trouver mieux, je lui ai dit que sûrement que lui aussi, quand il trouvera le grand amour, il ne sera plus intéressé de me fréquenter. Il m'a alors dit qu'il "les choisissait". Cela m'avait un peu troublé, surtout qu'il s'est mis à ce moment-là à fixer au loin longuement, avec un regard vide, comme semblant troublé par des souvenirs désagréables. Il s'est ressaisi deux minutes plus tard.
Une autre fois, on se revoit et tout va bien, le lendemain on va diner ensemble dans un parc, et au moment de se séparer, je lui propose de venir chez moi un soir de la semaine suivante, pour qu'il voie où je demeure. Il est hésitant, se demandant si mon copain sera jaloux. Je lui dis que j'en parlerais à mon copain, mais que ça devrait sûrement aller. J'en parle à mon copain Guillaume, et il est bien d'accord, surtout qu'il ne sera pas présent pour quelques jours à la maison. J'en avise donc Nathan, et on se fixe un moment de rencontre. Le jour venu, en arrivant chez moi, il est plus ou moins à l'aise, se sentant un peu l'intrus. Je le rassure. En lui faisant le tour de la maison, il prend conscience de mon "enracinement" avec Guillaume lorsque je lui ai dit que nous avons acheté cette maison. Il pensait que nous la louions. Cela l'a rendu anxieux tout à coup, et je ne comprenais pas pourquoi, puisque je considérais Nathan comme mon amant, et non comme un futur amoureux. Il m'a dit qu'il n'était pas sûr pour le long terme, voulait aller réfléchir chez lui. Il a finalement changé d'avis quand il a vu à quel point ça me rendait inconfortable, moi qui avais fait une grosse épicerie et commencé à faire un beau souper pour nous. J'ai réussi à le rassurer, en lui expliquant comment je respecte les personnes, qu'elles soient des amoureuses ou des amants, et que j'ai bon cœur; je suis capable de démontrer de l'amour même pour mes amants. Je suis un romantique dans l'âme, alors ce n'est pas difficile pour moi. Cela l'a rassuré, et il est resté à coucher. Le lendemain, en l'embrassant, je sentais qu'il était méfiant, mais la sincérité de mon baiser l'a rassuré, comme s'il cherchait à voir si je l'"aimais". De mon côté, j'étais bien avec lui, pas amoureux encore, mais je commençais à sentir de légers sentiments. Après cela, il a voyagé deux semaines en Amérique du Sud, et moi je suis allé passer une semaine au Portugal ensuite. À mon retour, je le recontacte, il me parle que son voyage lui a fait un énorme bien, que "ça a réglé plein de choses dans sa tête". Je ne savais pas quoi, mais je me disais que ce devait être en raison du suicide de son frère quelques mois plus tôt; il avait besoin de se changer les idées. Aujourd'hui toutefois, je me dis que c'était pour combattre l'anxiété. Il m'avait déjà dit qu'il faisait de la course parfois pour contrôler son anxiété, même si ça n'aidait pas tellement, et qu'on lui avait déjà conseillé de prendre des médicaments pour la contrôler, mais qu'il ne voulait pas car ça ne règlerait pas le problème à long terme. En tout cas, je n'ai pas creusé la question. Je me suis dit qu'en j'en saurais plus avec le temps, à force de se connaître et d'échanger. Je ne voulais pas être trop intrusif. (J'aurais peut-être dû, pour m'en protéger remarque...)
On se revoit, et là on est un peu plus comme des amoureux : un début de sentiments de chaque côté. Je me surprends à lui écrire des chansons de temps en temps, car ces sentiments, j'ai envie de les lui partager, je pense à lui, alors je lui chante (moi le grand romantique encore...). Je vois qu'il apprécie, même s'il ne me rend pas la pareille. Une fois, il a tellement aimé ma chanson, qu'il m'a dit "Tu peux équilibrer mon équation si tu veux." En lui demandant laquelle, il me dit "l'équation de mon cœur". J'étais content qu'il avoue ses sentiments pour moi ainsi, cela démontrait une confiance, et j'en étais heureux, surtout que j'avais un début de sentiments pour lui. Comme j'étais chez ma mère à ce moment, je lui ai dit qu'on pourra s'en parler dès que je serai seul. Le jour où je lui en parle, il me dit "que c'est mon travail". J'imagine que ça voulait dire que comme je suis en couple, pour équilibrer son cœur, je devais me séparer de Guillaume. Comme en amour on ne force rien, et qu'encore une fois je voulais respecter le rythme de mon bienaimé, je n'ai pas parlé davantage de la question, laissant le cours des choses aller et voir ce que ça donnerait. Lors d'une fête d'Halloween à laquelle je participe avec lui, il m'avoue ses forts sentiments pour moi, qu'il a constatés depuis qu'il a compris que j'aimais connaître l'autre personne en détail et que je me rappelais toujours des détails qu'il m'a dit jusqu'ici. Cela le charmait, et il commençait à m'aimer. Nous étions officiellement tous les deux amoureux, et je me sentais comme sur un nuage. Je parlais à Guillaume régulièrement de ce qu'on faisait et de ce qu'on vivait; cela commençait à ressembler à du polyamour, même si ce n'était pas voulu (je rappelle que je cherchais au départ un amant, et Nathan aussi à ce qu'il semblait), et parler à Guillaume de tout cela permettait d'envisager un peu l'avenir. C'était comme si j'avais alors deux copains, et c'était étrange, et je commençais à me demander comment j'allais composer avec ça, si ça allait être compliqué ou pas, mais je faisais confiance en la vie et laissais aller les choses. Une fois, chez Nathan, il semble m'idéaliser, me regardant longuement dans les yeux sans aucune émotion apparente, me disant à un moment donné que comment est-il possible que je n'aie aucun défaut. Cela m'avait fait rire. Il m'a dit une fois que je suis un être qu'il adore, que j'ai atteint des profondeurs de sa personne auxquelles il n'est même plus conscient, qu'il ne regarde pas les gens dans les yeux habituellement, mais qu'avec moi, ses barrières psychologiques qu'il s'est construit se brisent, ce qui est merveilleux. Il m'invite à aller passer la fin de semaine dans sa famille à Hamilton, en me disant que j'étais le premier gars qu'il amène ainsi présenter à sa famille. J'étais tellement touché d'être si privilégié; cela était une belle preuve d'amour pour moi et qu'il tenait à moi. Aujourd'hui par contre, je me dis que peut-être qu'il voulait m'emmener là-bas pour prouver à sa famille qu'il est capable d'avoir une relation amoureuse stable. Mais je ne sais pas. En lui partageant une chanson dans laquelle un vers mentionnait que je l'aimais, j'ai vu que ça le faisait figer; il ne semblait pas savoir comment réagir à ça. Le vers disait ensuite : "Maintenant que nos cœurs sont proches, nous iront ensemble dehors en espérant que cela continue longtemps encore". Il m'a dit ensuite, le tête basse : "C'est vrai ce que tu dis". Je ne le réalisais pas encore, mais je pense que ça voulait dire qu'il se savait incapable de garder une relation longtemps, et qu'il me le disait là à demi-mots, comme je mentionnais dans ma chanson qu'on espère que ça puisse continuer longtemps encore. Mais je ne m'en rendais pas bien compte. Je me disais qu'il avait juste de la difficulté à parler sentiments. Le lendemain, quand je lui parle de ce moment, comme quoi il boguait lorsqu'il a lu que je l'aimais, il m'a dit : "J'imagine que moi aussi." Il ne semblait pas pouvoir dire qu'il m'aimait, et semblait souffrant de dire cela. Mais ne voulant rien forcer encore une fois, je n'ai pas creusé la question plus que ça.
En allant dans sa famille à Hamilton, j'ai rencontré sa mère, son frère et sa belle-soeur. Tout allait bien, mais je trouvais que sa mère était assez froide pour une mère qui n'a pas vu son fils depuis plusieurs mois déjà (pas d'accolades, de sourires ou de questions de curiosité). Elle lui faisait même quelques reproches. Par ailleurs, aucune question sur moi, comme si je ne l'intéressais pas. Tout s'est bien passé quand même. Mais aujourd'hui je me dis, s'il a une mère froide, et que même lui s'est étonné qu'elle n'ait pas posé de questions sur moi, il se peut qu'elle ait manqué d'attention envers lui durant l'enfance; cela pourrait expliquer ses traits de TPL. Sans compter le suicide de son frère quelques mois plus tôt, le décès de son père en 2013 lorsqu'il n'avait que 60 ans, et que plusieurs membres de sa famille sont anxieux.
À notre retour, on envisage aller dans un restaurant ensemble bientôt, habillés chics pour lui faire plaisir, et d'aller passer une nuit dans un hôtel avec lui (mon rêve), et de nous évader bientôt en banlieue. J'allais le revoir sous peu, mais avais besoin d'un peu de temps à moi à la maison après cette fin de semaine passée à Hamilton, retrouver mon quotidien, mes activités de natation, théâtre, etc. Aujourd'hui, je crois que ces jours passés chez moi l'ont rendu anxieux : il a dû se sentir abandonné, alors que ce n'était pas mon intention. Un jour de la semaine, alors que tout allait bien, il me dit qu'il faut qu'on parle bientôt, concernant notre relation, à savoir si elle pourra continuer. Je le rencontre le lendemain soir, nous parlons deux bonnes heures. Je l'ai trouvé alors méconnaissable et froid. En bref, il voulait que je fasse un choix entre Guillaume et lui, qu'il ne pourrait pas supporter longtemps encore ma situation avec lui, qu'il envisage une relation sérieuse avec moi, mais qu'en raison de mon couple, il ne sent pas que ses besoins de base sont respectés. Il m'a dit qu'il a eu une douleur au ventre à la suite d'une intuition, et qu'il ne pouvait plus ignorer ce sentiment qu'il a depuis quelque temps déjà, mais qui empire. (Je suppose que c'était un sentiment d'abandon imaginé?) Il me reproche d'être à 99 % du temps à la maison, ce qui est étrange, puisque c'est là où je vis jusqu'ici, et que je ne pouvais pas être tout le temps chez lui de toute façon, puisqu'il vit dans une chambre d'appartement et qu'il n'y a tout simplement pas de place pour moi dans le moment. Je lui mentionne que pourtant, on a passé toute une fin de semaine ensemble à Hamilton il y a à peine 4 jours. Il n'a rien dit. Vers la fin de notre entretien, j'avais envie de pleurer, et il m'a dit "C'est dur la vie". Je l'ai trouvé très froid en le disant, comme s'il était content de me voir souffrir, et ça me déstabilisait car je n'aurais jamais pensé qu'il puisse me dire ça. Lorsque je suis parti de chez lui, il me remet un sac avec des affaires personnelles que j'avais laissées chez lui, le temps que je réfléchisse à ma décision pour la suite durant les 3 prochains jours. Je me sentais à mon tour abandonné, mais ça ne m'atteignait pas encore beaucoup. J'étais juste triste et déboussolé. Le lendemain soir, c'est là que je commence vraiment à me sentir abandonné; j'ai alors besoin de son soutien moral, car cela devient très dur pour moi. Je lui en fait part, et sa réaction est plutôt froide. Il me dit que ce serait malsain en somme, qu'il ne peut pas une fois de plus sacrifier son bonheur personnel pour celui des autres, vu que j'étais en couple et que lui se considère monogame, et donc ne peut sortir avec une personne en couple. Je ne connaissais pas bien ses relations antérieures et tout ce qu'il a vécues, donc pour moi c'était difficile à vivre comme période, isolé de lui. Je vivais une épreuve, et même si ça concernait mon couple, ça le concernait aussi un peu. Tout ça était relié maintenant que des sentiments se sont installés entre nous. J'aurais aimé avoir son soutien. Finalement, comprenant qu'il ne voulait pas me soutenir, je lui souhaite bonne nuit, et c'est Guillaume qui m'a soutenu de bon cœur finalement...
Le lendemain, à mon réveil, je constate un sms de Nathan sur mon téléphone. Il me dit alors avoir beaucoup réfléchi, que ma situation avec Guillaume et lui semble calculée de ma part, que mon plan était peut-être de trouver quelqu'un à qui transférer l'amour que je n'avais plus tellement pour Guillaume, que j'aurais fini par laisser Guillaume au moment qui me conviendrait, de façon à ne jamais être seul, et que donc c'est très égoïste si c'est bien le cas. Tout cela est très réfléchi, mais ce n'était pas la réalité de ma situation. J'ai démenti tout cela, en lui prouvant mes bonnes intentions, qu'il était convenu entre Guillaume et moi que l'on était un couple ouvert, avec le risque que l'on puisse s'attacher à quelqu'un d'autre, mais je voyais que son idée était déjà faite. Il voulait qu'on en reparle bientôt. Je trouvais qu'il avait un manque cruel de confiance en moi, et son message accusatoire m'a beaucoup blessé.
Le jour d'après ou le suivant, tôt le matin, il m'écrit un autre sms m'accusant d'avoir essayé de le manipuler pour avoir du réconfort (lorsque j'avais besoin de son soutien le lendemain de notre entretien de deux heures chez lui), et que parce qu'il ne m'en a pas donné, je m'en suis pris à lui avec des propos manipulants, et donc qu'il n'a plus envie de me voir. Je lui ai répondu, mentionnant que je venais finalement de me séparer de Guillaume, mais apparemment pour Nathan, je l'ai fait parce que j'avais peur de le perdre, et non parce que je voulais son propre bien, ce qui est complètement faux, mais c'est ce qu'il croyait mordicus. Il aurait voulu que je coupe les ponts avec Guillaume bien avant, que ça aurait été plus respectueux pour Guillaume, et que je devais faire de vrais sacrifices pour ceux que j'aime, plutôt que de penser à mon propre équilibre sentimental uniquement en gardant ma relation avec Guillaume tout en ayant l'attente que Nathan subvienne à mes besoins et accepte ma situation de couple. Tout cela serait logique, se tiendrait et se comprendrait pour une personne agissant de la sorte, mais ce n'était pas moi ça. Que ce soit inconscient ou conscient, je n'ai pas fait ce qu'il me reproche; je ne suis pas la personne dont il parle. Il aurait suffi qu'il accepte que je m'entretienne avec lui quelques heures pour tout lui expliquer, et il comprendrait alors que tout ce qu'il pensait n'est qu'un scénario qu'il s'est fait dans sa tête et qui ne représente pas la réalité. Mais il m'a directement bloqué ensuite et retiré de ses amis Facebook. Ne sachant que faire pour le rejoindre, je lui ai laissé un message vocal, m'excusant de l'avoir fait souffrir par ma situation. Je me sentais si coupable, bien qu'aujourd'hui, je sais que je n'ai rien fait de mal. Il m'a ensuite débloqué sur Facebook, et je lui ai envoyé un message d'excuses sur le fait que je n'ai pas perçu sa douleur et ce qu'il vivait intérieurement, que si je l'avais su, j'aurais agi autrement. Je l'aimais vraiment, et voulais sauver notre relation. Il m'a répondu quelques jours plus tard, m'expliquant mes gestes, que à ma place, il se sentirait mal d'avoir agi de la sorte, de continuer à fréquenter Guillaume en sachant qu'un jour je le quitterais si je trouvais l'amour avec quelqu'un d'autre, qu'il se sentirait mal à ma place si je fréquentais un autre mec et que j'attende de celui-ci qu'il accepte ma situation de couple avec Guillaume, sans que je n'aie d'intention de changer quoi que ce soit à moins d'être forcé, etc. Tout cela est un scénario qui fait du sens, mais encore une fois, il n'est pas représentatif de ma personne et de mes intentions, qu'elles soient conscientes ou pas. Il a dressé un portrait de la situation qui n'est pas le reflet véritable des faits. Il s'est fait une vision déformée des choses. La vérité, c'est que j'aurais quitté Guillaume d'ici quelques semaines, mais tout cela était nouveau pour moi, et je ne connaissais Nathan que depuis 4 mois, alors que je connaissais Guillaume depuis... 8 ans! Je respectais Guillaume et l'aimais aussi, d'un amour différent car on était rendus comme des frères proches plus qu'autrement, mais il méritait mon plus grand respect. Je ne pouvais pas le quitter si rapidement; il y a des gens qui peuvent se suicider lorsque leur partenaire amoureux les quitte... Je ne peux pas être brutal dans la rupture. En plus, j'habitais encore avec Guillaume; ma relation sérieuse avec Nathan ne faisait que commencer... Il a voulu que les choses aillent très vite, ne supportant sûrement plus le fait que je sois avec Guillaume en même temps que lui. Mais s'il m'aimait véritablement, il aurait dû selon moi être plus patient. Mais j'imagine que pour un TPL, patience = abandon, ou risque d'abandon. D'ailleurs, il a dû me quitter par crainte que je choisisse finalement de rester avec Guillaume, alors plutôt que de souffrir de se faire quitter, il a préféré le faire avant.
Ne sachant que répondre à son message, je n'ai rien fait, me disant qu'il n'y a plus rien à faire pour sauver notre relation, qu'il n'y avait plus rien à ajouter. Quelques jours plus tard, il m'écrit un sms, voulant savoir si j'ai reçu son message, que l'on pourrait en reparler un mois plus tard, après le Nouvel An. (Nous étions rendus début décembre) J'ai accepté de se reparler en janvier. Deux jours après, il m'envoie un article sur l'anuptaphobie, me disant que ça pourrait m'aider à résoudre mes problèmes comportementaux. En lisant l'article, je ne me reconnais pas du tout. Ça mentionne que l'anuptaphobe a peur du célibat, de la solitude et peut choisir de rester avec un partenaire juste pour ne pas être seul. Cela est loin d'être mon cas, j'en fais part à Nathan en lui donnant quelques exemples pour le démentir, mais en lui disant que je ne veux pas développer davantage, qu'on en parlera lors de notre discussion en personne en janvier, puisque seule une discussion en personne permettrait de dénouer nos différends. Il essaie de me convaincre ensuite que cet article est pertinent pour moi, que ce n'est pas parce que je donne des exemples que cela prouve que je ne suis pas anuptaphobe. Je me sentais étouffé; j'ai donc demandé de bien vouloir attendre en janvier pour la suite. Quelques jours plus tard, je pense à un événement marquant de mon enfance : la perte de vue soudaine de mon meilleur ami lorsque j'avais 4 ou 5 ans. Je réalisais que cela pouvait expliquer certaines choses de ma vie, notamment mon attachement facile en amour, et mon romantisme, la volonté de retrouver peut-être ce meilleur ami en quelqu'un d'autre, de façon inconsciente? Bref, cela n'avait pas vraiment rapport avec l'histoire entre Nathan et moi, mais j'étais content que l'introspection que je venais de faire m'ait ouvert les yeux sur cela. J'en ai fait part brièvement à Nathan, le remerciant de me donner ainsi un temps d'introspection, que je travaillais fort sur moi. Il n'a rien répondu, et bizarrement quelques jours après, il m'écrit un message en pleine heure de boulot comme quoi il doit arrêter notre lien jusqu'en janvier, et que rendu à ce moment, il ne sait même pas s'il aura envie de reprendre contact avec moi, car ça ne ferait que prolonger sa frustration et son énorme colère à mon égard, et qu'il devait maintenant plutôt penser à son propre bien-être, plutôt qu'à mon développement personnel. Il m'a rebloqué sur-le-champ. J'étais perdu de lire ça; moi qui étais content de lui manifester que je travaillais sur moi (je pensais alors que j'avais plusieurs choses à me reprocher jusqu'ici dans mon histoire avec Nathan), j'étais déçu qu'il ne se réjouisse pas des efforts que je faisais, et je trouvais injuste de me faire dire qu'il se peut qu'il ne veuille même plus me parler en janvier. Me faire mettre ainsi volontairement dans l'incertitude de la suite, je trouvais ça à la limite méchant venant de quelqu'un qui soi-disant m'aimerait. En plus, j'ai fait une introspection très détaillée par la suite, schématisée sur papier et très réfléchie, sur la base des faits et non de mes impressions et émotions, et ça démontrait clairement que je n'ai pas mal agi, mais si ça m'a montré que certaines choses auraient pu être faites différemment, comme poser plus de questions lorsqu'il m'avait dit une fois qu'il se sentait un peu jaloux de ma relation avec Guillaume. Je l'avais rassuré comme quoi je le respecterais à long terme, mais j'aurais pu creuser la question davantage. Mais j'ai agi selon ce que je pensais être le mieux sur le moment pour lui, et non pas en pensant juste à moi.
Mon temps des Fêtes a été bien triste même si j'étais entouré de ma famille : ma tête était ailleurs. J'étais submergé par la tristesse, l'incompréhension, vouloir parler à Nathan, mais ne pouvant pas le faire car il m'avait bloqué. Je me sentais muselé, ligoté, comme s'il avait le droit de décider de couper les ponts au moment qu'il veut sans en discuter avec moi. Est-ce ça, aimer l'autre? Je ne crois pas. Par ailleurs, j'ai su par un de mes amis qui habite le même quartier que lui, qu'il se connectait fréquemment sur une application de rencontre, même durant la nuit. Cela m'avait vraiment attristé; je me sentais trompé, trahi, comme un objet qu'on a jeté. Le jour de Noël arrive : pas de vœux de sa part. J'aurais voulu le faire à son égard, mais j'étais bloqué. C'est donc lui seul qui pouvait le faire, et il ne l'a pas fait, alors qu'à Noël, on aime dire aux gens qu'on les aime, et être avec eux, même en pensée. Le jour de l'An arrive : même chose, pas de vœux. Par contre, il me débloque sur Facebook, mais j'ai attendu qu'il me fasse signe, car je me sentais un élément déclencheur de colère pour lui, et donc de mal-être, et je ne voulais pas gâcher ses journées. Surtout qu'il m'avait dit qu'il ne sait pas s'il aura encore envie de reprendre contact avec moi; je voulais donc le laisser libre de choisir le moment de me recontacter. J'ai donc attendu qu'il me contacte quand il sera prêt. Par ailleurs, si je lui écrivais, c'est un peu comme si je me mettais à ses pieds, alors que je ne lui ai rien fait de mal et que j'ai même envoyé un long message d'excuses auparavant. Je voulais être à égalité avec lui, question de respect pour moi-même aussi. C'était donc logique pour moi d'attendre que lui me contacte. Le mois passe, rien. C'est mon anniversaire en début janvier d'ailleurs, aucuns vœux encore. Par hasard, son anniversaire tombe juste avant la fin du mois; je décide de lui envoyer mes vœux. Il voit mon message, mais ne répond rien, et continue de se connecter sur l'application de rencontre. Début février, j'estime que cela a assez duré; j'avais déjà attendu deux longs mois pénibles, comme un con. Je méritais mieux. Je me suis recréé un profil sur l'application de rencontre, même si émotivement, je n'étais pas prêt à une autre histoire d'amour avec un gars, ayant perdu ma confiance aux autres pour le moment, et que j'aurais plutôt préféré régler mon histoire avec Nathan.
À la mi-mars, il m'écrit un message disant qu'il a encore un de mes dvd chez lui, et qu'il lui faudrait mon adresse pour qu'il puisse me le renvoyer. Je lui propose alors de se rencontrer dans un café la semaine suivante, que ça permettrait de se revoir. Il me dit alors qu'il lui faudrait y réfléchir, mais qu'il est tenté de dire non. J'ai dit que c'est correct, que je comprenais et de me faire signe s'il changeait d'avis. Quelques jours plus tard, tôt le matin, il me réécrit pour me dire qu'il ne comprend pas à quoi ça sert de se voir pour qu'il me remette mon disque. J'essaie alors de comprendre l'intention de son message concernant mon dvd; il me répond qu'il aimerait me le remettre, mais qu'il n'a pas envie de me revoir car je lui ai montré que j'ai appris à un moment donné dans la vie à me servir de mes partenaires, et donc qu'il n'a pas confiance à l'idée de se parler en personne. J'étais estomaqué qu'il pense encore ça de moi, et surtout qu'il me dévalorise ainsi sèchement, alors qu'encore une fois, ce n'est que sa perception des choses, et que je mérite le respect. Par ailleurs, il ne me demande même pas si j'ai cheminé, fait une introspection, où j'en suis maintenant. Il préfère m'accuser encore. Je luis réponds alors qu'il a droit à sa perception des choses. Je n'ai pas voulu développer, car j'ai compris que c'était peine perdue, et que si j'élaborais, on retournerait dans des échanges de messages texte qui finissent en cul-de-sac et qui me feront encore déprimer. Je lui ai dit qu'il pouvait garder le disque ou en faire ce qu'il veut, et qu'il sera toujours le bienvenu si jamais il souhaite reprendre contact avec moi un jour. Aucune réponse depuis, même s'il ne m'a pas bloqué.
J'ai besoin d'avoir des réponses à toutes mes questions, mais je n'ai jamais pu en avoir, et c'est ce que je trouve difficile pour pouvoir passer à autre chose. Je n'ai jamais voulu lui poser toutes ces questions, car tout mon entourage me dit que ça ne sert à rien, que soit je recevrai des bêtises en guise de réponses, soit ce serait encore le silence, et dans tous les cas j'en souffrirais, ce qui est vrai. En plus, je suis aux études, et ne veux pas gâcher ma session pour cela, surtout que sûrement que du côté de Nathan, tout est déjà fini et qu'il doit être passé à autre chose. Toutefois, je tourne toujours cette histoire dans ma tête. Et si j'avais fait ceci, et si j'avais agi plutôt comme ci, et s'il agissait ainsi parce qu'il a honte, ou plutôt parce qu'il a peur d'aimer, etc. Énormément de questions pour tenter de répondre à l'incompréhensible, et je n'ai pas de réponses, et ne sais pas comment passer à autre chose sans ces réponses. Toute cette histoire ne fait aucun sens dans ma tête et me perturbe, et l'accès à un psychologue est impossible en ces temps de pandémie. Je me sens exclu de sa vie, et c'est très pénible à vivre, surtout que je l'ai aimé, que je ne souhaite que son bonheur et que j'aurais tant aimé l'aider. J'aurais aimé lui faire ouvrir les yeux, lui parler de ses traits TPL possibles, même si je ne suis pas médecin évidemment pour le diagnostiquer. Cela me sidère aussi que je semble être aussi insignifiant pour lui aujourd'hui. Combien de gars lui ont écrit des chansons dans sa vie? écrit une carte affectueuse comme je l'ai fait? Nous étions tellement fusionnels, j'étais si bien avec lui, et je pensais que c'était réciproque. Tout m'avait tout l'air que tous les deux, on vivait du bonheur. Aucun regret exprimé de sa part, que des reproches et du silence.
Il semble vouloir quelqu'un de parfait; les défauts d'une personne semblent la condamner on dirait à ses yeux. Pourtant, nul n'est parfait, et on doit accepter l'autre avec ses qualités et ses défauts. Sa quête de l'amour parfait est donc vaine, mais il ne le réalise pas. Il a fait de l'autosabotage avec moi, s'est fait mal à lui-même en gâchant tout, alors que je n'avais que de bonnes intentions pour lui et que je le respectais, et que nous commencions quelque chose de beau. J'aurais pu faire certaines choses différemment, je le sais. Mais je pense avoir fait de mon mieux dans les circonstances, surtout que je lui demandais des fois comment il vivait ma relation avec Guillaume. Il me disait qu'il avait de l'incertitude pour le long terme, mais que ça valait la peine d'essayer que de ne pas le faire. Je ne voyais donc pas qu'il en souffrait, ni l'urgence de me séparer de Guillaume. S'il m'avait dit que cette incertitude le faisait souffrir, je me serais adapté et aurait agi plus vite pour son bien. Mais je ne savais pas ce qu'il vivait intérieurement. Tout le monde a des défauts; l'important, c'est de s'améliorer. J'étais prêt à écouter davantage ce qu'il ressent intérieurement, afin d'être plus présent pour lui. Malgré cela, il était trop tard pour lui. Une simple discussion en personne aurait pourtant permis de lui faire comprendre ma version des faits, et on aurait pu réparer les choses, même si ce ne serait peut-être plus comme avant ensuite, ma confiance pour lui ayant pris un sacré coup.
Bref, il me semble qu'il a démontré plusieurs signes du TPL, que je n'avais pas vus; je ne connaissais pas ce trouble à ce moment; c'est mon entourage qui m'en a parlé. Plusieurs signes du TPL me semblent évidents chez Nathan : idéalisation, suivie de dévalorisation totale de l'autre, clivage : tout est noir ou blanc, peur de l'abandon... Il m'a déjà dit une fois être conscient d'être égoïste comme personne; j'ai tendance à le croire.
Que pensez-vous de mon histoire? J'espère que vous n'êtes pas trop essouflés de l'avoir lue. J'aimerais beaucoup connaître vos avis, vos conseils, et surtout comment je peux faire pour passer à autre chose. J'ai très peu d'amis proches pour pouvoir me changer les idées, surtout que nous sommes en pandémie. J'aimerais tellement passer à autre chose, "oublier" cette histoire, ne plus toujours penser dans ma tête à ce que j'aurais pu faire, à quoi faire pour l'aider, etc.
Merci de tout cœur! $🙂
Je lis ce blogue depuis pas mal de temps déjà, à la recherche de réponses, de réponses à des questions que je crois n'obtiendrai jamais de la part de mon ex-copain qui, je le crois sincèrement, souffre du TPL. Aujourd'hui, j'aimerais passer à autre chose, mais je n'y arrive pas, et je ne sais pas quoi faire pour focaliser mon énergie sur une autre personne, surtout en ces temps de pandémie. J'aimerais vous partager mon histoire pour que vous sachiez mieux ce que j'ai vécu. Elle est assez longue, donc accrochez-vous. Wink
Voilà : à l'été dernier, je fais la rencontre en ligne d'un gars nommé Nathan. À ce moment, je suis dans un couple ouvert, et je recherche un amant. Nathan, lui, est célibataire, mais semble ne chercher que de la sexualité. Il est agréable à parler, alors on finit par s'échanger nos numéros et se rencontrer. En le voyant, c'est le coup de cœur physique, pour lui comme pour moi. On passe un agréable après-midi à se promener, et tout va bien. Il y a cependant des trucs qui auraient dû m'alerter, mais qu'à ce moment, je ne prenais pas très au sérieux. Il m'a dit dès ce jour-là être une personne qui fait de l'anxiété (ce que je prenais comme du simple stress passager, car je le trouvais très calme), il m'avait dit en ligne d'ailleurs qu'il a de la difficulté à gérer sa vie (suicide de son frère 6 mois plus tôt), mais qu'il a déjà vécu pire. Aussi, sur l'application de rencontre, il m'a dit qu'il "a l'impression que son corps cherche à long terme quelque chose de profond avec un gars". Par ailleurs, il m'a dit que ses relations n'ont jamais duré plus de 3 mois jusqu'ici. J'ai trouvé cela très étrange : comment un aussi bel homme de 27 ans, charmant, anglophone mais parlant si bien le français, ayant fait du scoutisme et vécu dans plusieurs endroits du globe, ne peut avoir eu que des relations aussi courtes? Ne voulant pas être intrusif et ne le connaissant pas bien encore, je n'ai pas creusé la question à ce moment-là. Après notre promenade, je me rends chez lui et y passe la nuit. Je l'ai trouvé très intense au lit et très énergique, à tel point que je me sentais à un moment donné mal à l'aise, mais en même temps, ça me plaisait, car je me sentais désirable. Après coup, j'avais vraiment envie de le revoir, car je sentais que j'allais m'épanouir sexuellement avec ce gars. On s'est revus, et c'était agréable encore. Nous avons été dans un parc faire du vélo, et c'était le soir. On a eu bien du plaisir, même que je trouvais ça romantique. Je me sentais bien avec lui, c'était un peu passionnel, et ça me faisait du bien. Nous avons une fois de plus passé une nuit agréable ensemble, puis le lendemain nous sommes allés bruncher. Tout allait bien, mais à un moment donné, il a changé brusquement d'humeur sur quelque chose que j'ai dit, et je trouvais ça un peu radical comme changement, mais encore là, je n'ai pas vu que c'était si problématique. Quand je discutais avec lui de mes tentatives de trouver un amant qui échouaient parce que des fois on me fréquentait en attendant de trouver mieux, je lui ai dit que sûrement que lui aussi, quand il trouvera le grand amour, il ne sera plus intéressé de me fréquenter. Il m'a alors dit qu'il "les choisissait". Cela m'avait un peu troublé, surtout qu'il s'est mis à ce moment-là à fixer au loin longuement, avec un regard vide, comme semblant troublé par des souvenirs désagréables. Il s'est ressaisi deux minutes plus tard.
Une autre fois, on se revoit et tout va bien, le lendemain on va diner ensemble dans un parc, et au moment de se séparer, je lui propose de venir chez moi un soir de la semaine suivante, pour qu'il voie où je demeure. Il est hésitant, se demandant si mon copain sera jaloux. Je lui dis que j'en parlerais à mon copain, mais que ça devrait sûrement aller. J'en parle à mon copain Guillaume, et il est bien d'accord, surtout qu'il ne sera pas présent pour quelques jours à la maison. J'en avise donc Nathan, et on se fixe un moment de rencontre. Le jour venu, en arrivant chez moi, il est plus ou moins à l'aise, se sentant un peu l'intrus. Je le rassure. En lui faisant le tour de la maison, il prend conscience de mon "enracinement" avec Guillaume lorsque je lui ai dit que nous avons acheté cette maison. Il pensait que nous la louions. Cela l'a rendu anxieux tout à coup, et je ne comprenais pas pourquoi, puisque je considérais Nathan comme mon amant, et non comme un futur amoureux. Il m'a dit qu'il n'était pas sûr pour le long terme, voulait aller réfléchir chez lui. Il a finalement changé d'avis quand il a vu à quel point ça me rendait inconfortable, moi qui avais fait une grosse épicerie et commencé à faire un beau souper pour nous. J'ai réussi à le rassurer, en lui expliquant comment je respecte les personnes, qu'elles soient des amoureuses ou des amants, et que j'ai bon cœur; je suis capable de démontrer de l'amour même pour mes amants. Je suis un romantique dans l'âme, alors ce n'est pas difficile pour moi. Cela l'a rassuré, et il est resté à coucher. Le lendemain, en l'embrassant, je sentais qu'il était méfiant, mais la sincérité de mon baiser l'a rassuré, comme s'il cherchait à voir si je l'"aimais". De mon côté, j'étais bien avec lui, pas amoureux encore, mais je commençais à sentir de légers sentiments. Après cela, il a voyagé deux semaines en Amérique du Sud, et moi je suis allé passer une semaine au Portugal ensuite. À mon retour, je le recontacte, il me parle que son voyage lui a fait un énorme bien, que "ça a réglé plein de choses dans sa tête". Je ne savais pas quoi, mais je me disais que ce devait être en raison du suicide de son frère quelques mois plus tôt; il avait besoin de se changer les idées. Aujourd'hui toutefois, je me dis que c'était pour combattre l'anxiété. Il m'avait déjà dit qu'il faisait de la course parfois pour contrôler son anxiété, même si ça n'aidait pas tellement, et qu'on lui avait déjà conseillé de prendre des médicaments pour la contrôler, mais qu'il ne voulait pas car ça ne règlerait pas le problème à long terme. En tout cas, je n'ai pas creusé la question. Je me suis dit qu'en j'en saurais plus avec le temps, à force de se connaître et d'échanger. Je ne voulais pas être trop intrusif. (J'aurais peut-être dû, pour m'en protéger remarque...)
On se revoit, et là on est un peu plus comme des amoureux : un début de sentiments de chaque côté. Je me surprends à lui écrire des chansons de temps en temps, car ces sentiments, j'ai envie de les lui partager, je pense à lui, alors je lui chante (moi le grand romantique encore...). Je vois qu'il apprécie, même s'il ne me rend pas la pareille. Une fois, il a tellement aimé ma chanson, qu'il m'a dit "Tu peux équilibrer mon équation si tu veux." En lui demandant laquelle, il me dit "l'équation de mon cœur". J'étais content qu'il avoue ses sentiments pour moi ainsi, cela démontrait une confiance, et j'en étais heureux, surtout que j'avais un début de sentiments pour lui. Comme j'étais chez ma mère à ce moment, je lui ai dit qu'on pourra s'en parler dès que je serai seul. Le jour où je lui en parle, il me dit "que c'est mon travail". J'imagine que ça voulait dire que comme je suis en couple, pour équilibrer son cœur, je devais me séparer de Guillaume. Comme en amour on ne force rien, et qu'encore une fois je voulais respecter le rythme de mon bienaimé, je n'ai pas parlé davantage de la question, laissant le cours des choses aller et voir ce que ça donnerait. Lors d'une fête d'Halloween à laquelle je participe avec lui, il m'avoue ses forts sentiments pour moi, qu'il a constatés depuis qu'il a compris que j'aimais connaître l'autre personne en détail et que je me rappelais toujours des détails qu'il m'a dit jusqu'ici. Cela le charmait, et il commençait à m'aimer. Nous étions officiellement tous les deux amoureux, et je me sentais comme sur un nuage. Je parlais à Guillaume régulièrement de ce qu'on faisait et de ce qu'on vivait; cela commençait à ressembler à du polyamour, même si ce n'était pas voulu (je rappelle que je cherchais au départ un amant, et Nathan aussi à ce qu'il semblait), et parler à Guillaume de tout cela permettait d'envisager un peu l'avenir. C'était comme si j'avais alors deux copains, et c'était étrange, et je commençais à me demander comment j'allais composer avec ça, si ça allait être compliqué ou pas, mais je faisais confiance en la vie et laissais aller les choses. Une fois, chez Nathan, il semble m'idéaliser, me regardant longuement dans les yeux sans aucune émotion apparente, me disant à un moment donné que comment est-il possible que je n'aie aucun défaut. Cela m'avait fait rire. Il m'a dit une fois que je suis un être qu'il adore, que j'ai atteint des profondeurs de sa personne auxquelles il n'est même plus conscient, qu'il ne regarde pas les gens dans les yeux habituellement, mais qu'avec moi, ses barrières psychologiques qu'il s'est construit se brisent, ce qui est merveilleux. Il m'invite à aller passer la fin de semaine dans sa famille à Hamilton, en me disant que j'étais le premier gars qu'il amène ainsi présenter à sa famille. J'étais tellement touché d'être si privilégié; cela était une belle preuve d'amour pour moi et qu'il tenait à moi. Aujourd'hui par contre, je me dis que peut-être qu'il voulait m'emmener là-bas pour prouver à sa famille qu'il est capable d'avoir une relation amoureuse stable. Mais je ne sais pas. En lui partageant une chanson dans laquelle un vers mentionnait que je l'aimais, j'ai vu que ça le faisait figer; il ne semblait pas savoir comment réagir à ça. Le vers disait ensuite : "Maintenant que nos cœurs sont proches, nous iront ensemble dehors en espérant que cela continue longtemps encore". Il m'a dit ensuite, le tête basse : "C'est vrai ce que tu dis". Je ne le réalisais pas encore, mais je pense que ça voulait dire qu'il se savait incapable de garder une relation longtemps, et qu'il me le disait là à demi-mots, comme je mentionnais dans ma chanson qu'on espère que ça puisse continuer longtemps encore. Mais je ne m'en rendais pas bien compte. Je me disais qu'il avait juste de la difficulté à parler sentiments. Le lendemain, quand je lui parle de ce moment, comme quoi il boguait lorsqu'il a lu que je l'aimais, il m'a dit : "J'imagine que moi aussi." Il ne semblait pas pouvoir dire qu'il m'aimait, et semblait souffrant de dire cela. Mais ne voulant rien forcer encore une fois, je n'ai pas creusé la question plus que ça.
En allant dans sa famille à Hamilton, j'ai rencontré sa mère, son frère et sa belle-soeur. Tout allait bien, mais je trouvais que sa mère était assez froide pour une mère qui n'a pas vu son fils depuis plusieurs mois déjà (pas d'accolades, de sourires ou de questions de curiosité). Elle lui faisait même quelques reproches. Par ailleurs, aucune question sur moi, comme si je ne l'intéressais pas. Tout s'est bien passé quand même. Mais aujourd'hui je me dis, s'il a une mère froide, et que même lui s'est étonné qu'elle n'ait pas posé de questions sur moi, il se peut qu'elle ait manqué d'attention envers lui durant l'enfance; cela pourrait expliquer ses traits de TPL. Sans compter le suicide de son frère quelques mois plus tôt, le décès de son père en 2013 lorsqu'il n'avait que 60 ans, et que plusieurs membres de sa famille sont anxieux.
À notre retour, on envisage aller dans un restaurant ensemble bientôt, habillés chics pour lui faire plaisir, et d'aller passer une nuit dans un hôtel avec lui (mon rêve), et de nous évader bientôt en banlieue. J'allais le revoir sous peu, mais avais besoin d'un peu de temps à moi à la maison après cette fin de semaine passée à Hamilton, retrouver mon quotidien, mes activités de natation, théâtre, etc. Aujourd'hui, je crois que ces jours passés chez moi l'ont rendu anxieux : il a dû se sentir abandonné, alors que ce n'était pas mon intention. Un jour de la semaine, alors que tout allait bien, il me dit qu'il faut qu'on parle bientôt, concernant notre relation, à savoir si elle pourra continuer. Je le rencontre le lendemain soir, nous parlons deux bonnes heures. Je l'ai trouvé alors méconnaissable et froid. En bref, il voulait que je fasse un choix entre Guillaume et lui, qu'il ne pourrait pas supporter longtemps encore ma situation avec lui, qu'il envisage une relation sérieuse avec moi, mais qu'en raison de mon couple, il ne sent pas que ses besoins de base sont respectés. Il m'a dit qu'il a eu une douleur au ventre à la suite d'une intuition, et qu'il ne pouvait plus ignorer ce sentiment qu'il a depuis quelque temps déjà, mais qui empire. (Je suppose que c'était un sentiment d'abandon imaginé?) Il me reproche d'être à 99 % du temps à la maison, ce qui est étrange, puisque c'est là où je vis jusqu'ici, et que je ne pouvais pas être tout le temps chez lui de toute façon, puisqu'il vit dans une chambre d'appartement et qu'il n'y a tout simplement pas de place pour moi dans le moment. Je lui mentionne que pourtant, on a passé toute une fin de semaine ensemble à Hamilton il y a à peine 4 jours. Il n'a rien dit. Vers la fin de notre entretien, j'avais envie de pleurer, et il m'a dit "C'est dur la vie". Je l'ai trouvé très froid en le disant, comme s'il était content de me voir souffrir, et ça me déstabilisait car je n'aurais jamais pensé qu'il puisse me dire ça. Lorsque je suis parti de chez lui, il me remet un sac avec des affaires personnelles que j'avais laissées chez lui, le temps que je réfléchisse à ma décision pour la suite durant les 3 prochains jours. Je me sentais à mon tour abandonné, mais ça ne m'atteignait pas encore beaucoup. J'étais juste triste et déboussolé. Le lendemain soir, c'est là que je commence vraiment à me sentir abandonné; j'ai alors besoin de son soutien moral, car cela devient très dur pour moi. Je lui en fait part, et sa réaction est plutôt froide. Il me dit que ce serait malsain en somme, qu'il ne peut pas une fois de plus sacrifier son bonheur personnel pour celui des autres, vu que j'étais en couple et que lui se considère monogame, et donc ne peut sortir avec une personne en couple. Je ne connaissais pas bien ses relations antérieures et tout ce qu'il a vécues, donc pour moi c'était difficile à vivre comme période, isolé de lui. Je vivais une épreuve, et même si ça concernait mon couple, ça le concernait aussi un peu. Tout ça était relié maintenant que des sentiments se sont installés entre nous. J'aurais aimé avoir son soutien. Finalement, comprenant qu'il ne voulait pas me soutenir, je lui souhaite bonne nuit, et c'est Guillaume qui m'a soutenu de bon cœur finalement...
Le lendemain, à mon réveil, je constate un sms de Nathan sur mon téléphone. Il me dit alors avoir beaucoup réfléchi, que ma situation avec Guillaume et lui semble calculée de ma part, que mon plan était peut-être de trouver quelqu'un à qui transférer l'amour que je n'avais plus tellement pour Guillaume, que j'aurais fini par laisser Guillaume au moment qui me conviendrait, de façon à ne jamais être seul, et que donc c'est très égoïste si c'est bien le cas. Tout cela est très réfléchi, mais ce n'était pas la réalité de ma situation. J'ai démenti tout cela, en lui prouvant mes bonnes intentions, qu'il était convenu entre Guillaume et moi que l'on était un couple ouvert, avec le risque que l'on puisse s'attacher à quelqu'un d'autre, mais je voyais que son idée était déjà faite. Il voulait qu'on en reparle bientôt. Je trouvais qu'il avait un manque cruel de confiance en moi, et son message accusatoire m'a beaucoup blessé.
Le jour d'après ou le suivant, tôt le matin, il m'écrit un autre sms m'accusant d'avoir essayé de le manipuler pour avoir du réconfort (lorsque j'avais besoin de son soutien le lendemain de notre entretien de deux heures chez lui), et que parce qu'il ne m'en a pas donné, je m'en suis pris à lui avec des propos manipulants, et donc qu'il n'a plus envie de me voir. Je lui ai répondu, mentionnant que je venais finalement de me séparer de Guillaume, mais apparemment pour Nathan, je l'ai fait parce que j'avais peur de le perdre, et non parce que je voulais son propre bien, ce qui est complètement faux, mais c'est ce qu'il croyait mordicus. Il aurait voulu que je coupe les ponts avec Guillaume bien avant, que ça aurait été plus respectueux pour Guillaume, et que je devais faire de vrais sacrifices pour ceux que j'aime, plutôt que de penser à mon propre équilibre sentimental uniquement en gardant ma relation avec Guillaume tout en ayant l'attente que Nathan subvienne à mes besoins et accepte ma situation de couple. Tout cela serait logique, se tiendrait et se comprendrait pour une personne agissant de la sorte, mais ce n'était pas moi ça. Que ce soit inconscient ou conscient, je n'ai pas fait ce qu'il me reproche; je ne suis pas la personne dont il parle. Il aurait suffi qu'il accepte que je m'entretienne avec lui quelques heures pour tout lui expliquer, et il comprendrait alors que tout ce qu'il pensait n'est qu'un scénario qu'il s'est fait dans sa tête et qui ne représente pas la réalité. Mais il m'a directement bloqué ensuite et retiré de ses amis Facebook. Ne sachant que faire pour le rejoindre, je lui ai laissé un message vocal, m'excusant de l'avoir fait souffrir par ma situation. Je me sentais si coupable, bien qu'aujourd'hui, je sais que je n'ai rien fait de mal. Il m'a ensuite débloqué sur Facebook, et je lui ai envoyé un message d'excuses sur le fait que je n'ai pas perçu sa douleur et ce qu'il vivait intérieurement, que si je l'avais su, j'aurais agi autrement. Je l'aimais vraiment, et voulais sauver notre relation. Il m'a répondu quelques jours plus tard, m'expliquant mes gestes, que à ma place, il se sentirait mal d'avoir agi de la sorte, de continuer à fréquenter Guillaume en sachant qu'un jour je le quitterais si je trouvais l'amour avec quelqu'un d'autre, qu'il se sentirait mal à ma place si je fréquentais un autre mec et que j'attende de celui-ci qu'il accepte ma situation de couple avec Guillaume, sans que je n'aie d'intention de changer quoi que ce soit à moins d'être forcé, etc. Tout cela est un scénario qui fait du sens, mais encore une fois, il n'est pas représentatif de ma personne et de mes intentions, qu'elles soient conscientes ou pas. Il a dressé un portrait de la situation qui n'est pas le reflet véritable des faits. Il s'est fait une vision déformée des choses. La vérité, c'est que j'aurais quitté Guillaume d'ici quelques semaines, mais tout cela était nouveau pour moi, et je ne connaissais Nathan que depuis 4 mois, alors que je connaissais Guillaume depuis... 8 ans! Je respectais Guillaume et l'aimais aussi, d'un amour différent car on était rendus comme des frères proches plus qu'autrement, mais il méritait mon plus grand respect. Je ne pouvais pas le quitter si rapidement; il y a des gens qui peuvent se suicider lorsque leur partenaire amoureux les quitte... Je ne peux pas être brutal dans la rupture. En plus, j'habitais encore avec Guillaume; ma relation sérieuse avec Nathan ne faisait que commencer... Il a voulu que les choses aillent très vite, ne supportant sûrement plus le fait que je sois avec Guillaume en même temps que lui. Mais s'il m'aimait véritablement, il aurait dû selon moi être plus patient. Mais j'imagine que pour un TPL, patience = abandon, ou risque d'abandon. D'ailleurs, il a dû me quitter par crainte que je choisisse finalement de rester avec Guillaume, alors plutôt que de souffrir de se faire quitter, il a préféré le faire avant.
Ne sachant que répondre à son message, je n'ai rien fait, me disant qu'il n'y a plus rien à faire pour sauver notre relation, qu'il n'y avait plus rien à ajouter. Quelques jours plus tard, il m'écrit un sms, voulant savoir si j'ai reçu son message, que l'on pourrait en reparler un mois plus tard, après le Nouvel An. (Nous étions rendus début décembre) J'ai accepté de se reparler en janvier. Deux jours après, il m'envoie un article sur l'anuptaphobie, me disant que ça pourrait m'aider à résoudre mes problèmes comportementaux. En lisant l'article, je ne me reconnais pas du tout. Ça mentionne que l'anuptaphobe a peur du célibat, de la solitude et peut choisir de rester avec un partenaire juste pour ne pas être seul. Cela est loin d'être mon cas, j'en fais part à Nathan en lui donnant quelques exemples pour le démentir, mais en lui disant que je ne veux pas développer davantage, qu'on en parlera lors de notre discussion en personne en janvier, puisque seule une discussion en personne permettrait de dénouer nos différends. Il essaie de me convaincre ensuite que cet article est pertinent pour moi, que ce n'est pas parce que je donne des exemples que cela prouve que je ne suis pas anuptaphobe. Je me sentais étouffé; j'ai donc demandé de bien vouloir attendre en janvier pour la suite. Quelques jours plus tard, je pense à un événement marquant de mon enfance : la perte de vue soudaine de mon meilleur ami lorsque j'avais 4 ou 5 ans. Je réalisais que cela pouvait expliquer certaines choses de ma vie, notamment mon attachement facile en amour, et mon romantisme, la volonté de retrouver peut-être ce meilleur ami en quelqu'un d'autre, de façon inconsciente? Bref, cela n'avait pas vraiment rapport avec l'histoire entre Nathan et moi, mais j'étais content que l'introspection que je venais de faire m'ait ouvert les yeux sur cela. J'en ai fait part brièvement à Nathan, le remerciant de me donner ainsi un temps d'introspection, que je travaillais fort sur moi. Il n'a rien répondu, et bizarrement quelques jours après, il m'écrit un message en pleine heure de boulot comme quoi il doit arrêter notre lien jusqu'en janvier, et que rendu à ce moment, il ne sait même pas s'il aura envie de reprendre contact avec moi, car ça ne ferait que prolonger sa frustration et son énorme colère à mon égard, et qu'il devait maintenant plutôt penser à son propre bien-être, plutôt qu'à mon développement personnel. Il m'a rebloqué sur-le-champ. J'étais perdu de lire ça; moi qui étais content de lui manifester que je travaillais sur moi (je pensais alors que j'avais plusieurs choses à me reprocher jusqu'ici dans mon histoire avec Nathan), j'étais déçu qu'il ne se réjouisse pas des efforts que je faisais, et je trouvais injuste de me faire dire qu'il se peut qu'il ne veuille même plus me parler en janvier. Me faire mettre ainsi volontairement dans l'incertitude de la suite, je trouvais ça à la limite méchant venant de quelqu'un qui soi-disant m'aimerait. En plus, j'ai fait une introspection très détaillée par la suite, schématisée sur papier et très réfléchie, sur la base des faits et non de mes impressions et émotions, et ça démontrait clairement que je n'ai pas mal agi, mais si ça m'a montré que certaines choses auraient pu être faites différemment, comme poser plus de questions lorsqu'il m'avait dit une fois qu'il se sentait un peu jaloux de ma relation avec Guillaume. Je l'avais rassuré comme quoi je le respecterais à long terme, mais j'aurais pu creuser la question davantage. Mais j'ai agi selon ce que je pensais être le mieux sur le moment pour lui, et non pas en pensant juste à moi.
Mon temps des Fêtes a été bien triste même si j'étais entouré de ma famille : ma tête était ailleurs. J'étais submergé par la tristesse, l'incompréhension, vouloir parler à Nathan, mais ne pouvant pas le faire car il m'avait bloqué. Je me sentais muselé, ligoté, comme s'il avait le droit de décider de couper les ponts au moment qu'il veut sans en discuter avec moi. Est-ce ça, aimer l'autre? Je ne crois pas. Par ailleurs, j'ai su par un de mes amis qui habite le même quartier que lui, qu'il se connectait fréquemment sur une application de rencontre, même durant la nuit. Cela m'avait vraiment attristé; je me sentais trompé, trahi, comme un objet qu'on a jeté. Le jour de Noël arrive : pas de vœux de sa part. J'aurais voulu le faire à son égard, mais j'étais bloqué. C'est donc lui seul qui pouvait le faire, et il ne l'a pas fait, alors qu'à Noël, on aime dire aux gens qu'on les aime, et être avec eux, même en pensée. Le jour de l'An arrive : même chose, pas de vœux. Par contre, il me débloque sur Facebook, mais j'ai attendu qu'il me fasse signe, car je me sentais un élément déclencheur de colère pour lui, et donc de mal-être, et je ne voulais pas gâcher ses journées. Surtout qu'il m'avait dit qu'il ne sait pas s'il aura encore envie de reprendre contact avec moi; je voulais donc le laisser libre de choisir le moment de me recontacter. J'ai donc attendu qu'il me contacte quand il sera prêt. Par ailleurs, si je lui écrivais, c'est un peu comme si je me mettais à ses pieds, alors que je ne lui ai rien fait de mal et que j'ai même envoyé un long message d'excuses auparavant. Je voulais être à égalité avec lui, question de respect pour moi-même aussi. C'était donc logique pour moi d'attendre que lui me contacte. Le mois passe, rien. C'est mon anniversaire en début janvier d'ailleurs, aucuns vœux encore. Par hasard, son anniversaire tombe juste avant la fin du mois; je décide de lui envoyer mes vœux. Il voit mon message, mais ne répond rien, et continue de se connecter sur l'application de rencontre. Début février, j'estime que cela a assez duré; j'avais déjà attendu deux longs mois pénibles, comme un con. Je méritais mieux. Je me suis recréé un profil sur l'application de rencontre, même si émotivement, je n'étais pas prêt à une autre histoire d'amour avec un gars, ayant perdu ma confiance aux autres pour le moment, et que j'aurais plutôt préféré régler mon histoire avec Nathan.
À la mi-mars, il m'écrit un message disant qu'il a encore un de mes dvd chez lui, et qu'il lui faudrait mon adresse pour qu'il puisse me le renvoyer. Je lui propose alors de se rencontrer dans un café la semaine suivante, que ça permettrait de se revoir. Il me dit alors qu'il lui faudrait y réfléchir, mais qu'il est tenté de dire non. J'ai dit que c'est correct, que je comprenais et de me faire signe s'il changeait d'avis. Quelques jours plus tard, tôt le matin, il me réécrit pour me dire qu'il ne comprend pas à quoi ça sert de se voir pour qu'il me remette mon disque. J'essaie alors de comprendre l'intention de son message concernant mon dvd; il me répond qu'il aimerait me le remettre, mais qu'il n'a pas envie de me revoir car je lui ai montré que j'ai appris à un moment donné dans la vie à me servir de mes partenaires, et donc qu'il n'a pas confiance à l'idée de se parler en personne. J'étais estomaqué qu'il pense encore ça de moi, et surtout qu'il me dévalorise ainsi sèchement, alors qu'encore une fois, ce n'est que sa perception des choses, et que je mérite le respect. Par ailleurs, il ne me demande même pas si j'ai cheminé, fait une introspection, où j'en suis maintenant. Il préfère m'accuser encore. Je luis réponds alors qu'il a droit à sa perception des choses. Je n'ai pas voulu développer, car j'ai compris que c'était peine perdue, et que si j'élaborais, on retournerait dans des échanges de messages texte qui finissent en cul-de-sac et qui me feront encore déprimer. Je lui ai dit qu'il pouvait garder le disque ou en faire ce qu'il veut, et qu'il sera toujours le bienvenu si jamais il souhaite reprendre contact avec moi un jour. Aucune réponse depuis, même s'il ne m'a pas bloqué.
J'ai besoin d'avoir des réponses à toutes mes questions, mais je n'ai jamais pu en avoir, et c'est ce que je trouve difficile pour pouvoir passer à autre chose. Je n'ai jamais voulu lui poser toutes ces questions, car tout mon entourage me dit que ça ne sert à rien, que soit je recevrai des bêtises en guise de réponses, soit ce serait encore le silence, et dans tous les cas j'en souffrirais, ce qui est vrai. En plus, je suis aux études, et ne veux pas gâcher ma session pour cela, surtout que sûrement que du côté de Nathan, tout est déjà fini et qu'il doit être passé à autre chose. Toutefois, je tourne toujours cette histoire dans ma tête. Et si j'avais fait ceci, et si j'avais agi plutôt comme ci, et s'il agissait ainsi parce qu'il a honte, ou plutôt parce qu'il a peur d'aimer, etc. Énormément de questions pour tenter de répondre à l'incompréhensible, et je n'ai pas de réponses, et ne sais pas comment passer à autre chose sans ces réponses. Toute cette histoire ne fait aucun sens dans ma tête et me perturbe, et l'accès à un psychologue est impossible en ces temps de pandémie. Je me sens exclu de sa vie, et c'est très pénible à vivre, surtout que je l'ai aimé, que je ne souhaite que son bonheur et que j'aurais tant aimé l'aider. J'aurais aimé lui faire ouvrir les yeux, lui parler de ses traits TPL possibles, même si je ne suis pas médecin évidemment pour le diagnostiquer. Cela me sidère aussi que je semble être aussi insignifiant pour lui aujourd'hui. Combien de gars lui ont écrit des chansons dans sa vie? écrit une carte affectueuse comme je l'ai fait? Nous étions tellement fusionnels, j'étais si bien avec lui, et je pensais que c'était réciproque. Tout m'avait tout l'air que tous les deux, on vivait du bonheur. Aucun regret exprimé de sa part, que des reproches et du silence.
Il semble vouloir quelqu'un de parfait; les défauts d'une personne semblent la condamner on dirait à ses yeux. Pourtant, nul n'est parfait, et on doit accepter l'autre avec ses qualités et ses défauts. Sa quête de l'amour parfait est donc vaine, mais il ne le réalise pas. Il a fait de l'autosabotage avec moi, s'est fait mal à lui-même en gâchant tout, alors que je n'avais que de bonnes intentions pour lui et que je le respectais, et que nous commencions quelque chose de beau. J'aurais pu faire certaines choses différemment, je le sais. Mais je pense avoir fait de mon mieux dans les circonstances, surtout que je lui demandais des fois comment il vivait ma relation avec Guillaume. Il me disait qu'il avait de l'incertitude pour le long terme, mais que ça valait la peine d'essayer que de ne pas le faire. Je ne voyais donc pas qu'il en souffrait, ni l'urgence de me séparer de Guillaume. S'il m'avait dit que cette incertitude le faisait souffrir, je me serais adapté et aurait agi plus vite pour son bien. Mais je ne savais pas ce qu'il vivait intérieurement. Tout le monde a des défauts; l'important, c'est de s'améliorer. J'étais prêt à écouter davantage ce qu'il ressent intérieurement, afin d'être plus présent pour lui. Malgré cela, il était trop tard pour lui. Une simple discussion en personne aurait pourtant permis de lui faire comprendre ma version des faits, et on aurait pu réparer les choses, même si ce ne serait peut-être plus comme avant ensuite, ma confiance pour lui ayant pris un sacré coup.
Bref, il me semble qu'il a démontré plusieurs signes du TPL, que je n'avais pas vus; je ne connaissais pas ce trouble à ce moment; c'est mon entourage qui m'en a parlé. Plusieurs signes du TPL me semblent évidents chez Nathan : idéalisation, suivie de dévalorisation totale de l'autre, clivage : tout est noir ou blanc, peur de l'abandon... Il m'a déjà dit une fois être conscient d'être égoïste comme personne; j'ai tendance à le croire.
Que pensez-vous de mon histoire? J'espère que vous n'êtes pas trop essouflés de l'avoir lue. J'aimerais beaucoup connaître vos avis, vos conseils, et surtout comment je peux faire pour passer à autre chose. J'ai très peu d'amis proches pour pouvoir me changer les idées, surtout que nous sommes en pandémie. J'aimerais tellement passer à autre chose, "oublier" cette histoire, ne plus toujours penser dans ma tête à ce que j'aurais pu faire, à quoi faire pour l'aider, etc.
Merci de tout cœur! $🙂
Partager