De la manipulation en famille
$đ 
Quand j'étais petite, avec mes frÚres, ma grand-mÚre paternelle ainsi que sa soeur -ma grand-tante, nous appelaient, nous montraient un billet pour Noël serré entre leurs doigts et nous posaient des questions sur notre vie, avant de décider si on le méritait ou pas.
Je me souviens notamment d'une fois oĂč ma grand-mĂšre m'avait trouvĂ©e insolente parce que je n'avais pas voulu lui sourire alors qu'elle me le demandait $đ En effet, Ă quoi servait de donner des sous si ce n'Ă©tait pas pour les rĂ©cupĂ©rer en sourires ou autres. Une autre fois, j'avais refusĂ© de parler, je n'Ă©tais pas Ă acheter et elle avait ronchonnĂ© et cĂ©dĂ© comme si elle me faisait un cadeau que je ne mĂ©ritais pas.
Moi qui ai toujours attendu des bisous, une prĂ©sence, une caresse, j'ai eu des billets contre des sourires pour eux et c'est peut-ĂȘtre finalement pour ça que je ne souris quasiment jamais. Je dois considĂ©rer que je ne dois rien Ă personne. Je suis un ĂȘtre libre, on ne m'achĂšte pas et je deviens soupçonneuse dĂšs qu'on fait un pas vers moi car je pense toujours qu'on attend quelque chose en Ă©change.
Ma marraine procédait ainsi aussi, elle nous sentait distants, naturels, trop naturels à son goût, on n'avait pas trop tendance à aller vers elle alors au début de ses séjours chez ma grand-mÚre ou pour se rappeler à nous quand elle avait vu des membres de la famille mais pas nous, elle nous envoyait un petit billet et il fallait la remercier, par téléphone souvent, en faire des caisses, comme si elle avait décroché la Lune.
Ma tante, la soeur de ma mÚre, a toujours procédé ainsi. Par chÚques. Et c'est elle qui me fait poster aujourd'hui.
En effet, pour Noël, elle m'a envoyé un petit mot et un chÚque.
Il faut savoir que depuis fin octobre je ne suis plus en lien (tĂ©lĂ©phonique) avec ma mĂšre qui est dans le Sud et moi sur Paris, mais ce n'est pas l'objet de ce fil mĂȘme si ce qui m'a fait Ă©crire Ă ma mĂšre (goutte d'eau) et interrompre nos coups de fils hebdomadaires, c'est que ma tante m'avait racontĂ© que ma mĂšre avait eu l'idĂ©e de monter sur Paris. Ce, sachant qu'elle n'y est montĂ©e qu'une fois, pour une formation pour son boulot, et sachant que je suis Ă Paris depuis plus de douze ans maintenant.
Bref $đ
Suite au courrier Ă ma mĂšre pour faire le point sur notre relation mĂšre-fille $đ , elle m'a rĂ©pondu que c'Ă©tait ma tante qui avait eu l'idĂ©e qu'elles deux montent sur Paris et qu'elle avait demandĂ© Ă ma tante de ne pas m'en parler $đ
Ce jour, je reçois un sms ...de ma tante donc qui me demande si je vais bien, elle a notĂ© sur son relevĂ© que je n'ai pas encaissĂ© le chĂšque et me fait des bisous $đ
J'ai inspirĂ©, expirĂ©, je ne me sentais pas prĂȘte Ă rĂ©pondre et ne voulais pas le faire du tac-au-tac.
Je me rends compte de mon Ă©volution par rapport aux membres de ma famille Ă la façon dont je gĂšre les choses, c'est flagrant, gĂ©ant je dirais mĂȘme. Je suis si fiĂšre de moi , moi qui ai cherchĂ© toute ma vie Ă ce que ce soient les autres qui le soient, Ă plaire, Ă faire ce que je pensais qu'on attendait de moi. En Ă©change d'attention, d'amour.
Te souviens-tu, Croche, quand je t'ai dit que cette semaine j'avais dĂ©cidĂ© de ne pas aller Ă mes cours, de m'Ă©couter, mĂȘme si c'est la fatigue qui a fait que j'ai cĂ©dĂ©, je ne m'y suis pas rendue quitte Ă tomber un jour plus fatiguĂ©e encore, j'ai dĂ©cidĂ© de me reposer, de l'Ă©couter cette fatigue, j'ai dĂ©cidĂ© pour moi, ai rompu cette espĂšce d'engagement pour moi Ă ĂȘtre Ă telle heure en tel lieu tout au long de mon inscription parce qu'il est des prioritĂ©s Ă respecter, les siennes propres, j'ai compris. Et la prof de théùtre qui m'a Ă©crit que je leur avais manquĂ©, tu te rends compte? $đČ C'est plus beau la rĂ©alitĂ© que tous les films que j'aurais pu me faire sur ce que les autres pourraient me donner le jour oĂč je serais moi, ça touche au coeur directement alors qu'avant c'Ă©tait un Ă©change entendu, le contraire du naturel. Me reste Ă fonctionner ainsi tout le temps mais j'avance.
J'ai rĂ©pondu Ă ma tante que ma mĂšre m'avait dit que c'Ă©tait elle (ma tante) qui avait eu l'idĂ©e de Paris et demandĂ© de ne pas m'en parler, oĂč est le vrai et oĂč est le faux, je suis fatiguĂ©e de tout ça, j'ai besoin de tranquillitĂ©, de repos, de m'occuper de moi, bisous.
En d'autres termes, vous m'emmerdez $đ.
Elle m'a répondu : "Tu as reçu le chÚque, encaisse-le, bisous"
Alors comme toujours, elle est brutale, violente mĂȘme, m'assĂšne ce que je dois faire comme elle l'avait fait une fois oĂč j'avais rĂ©pondu Ă mon pĂšre, je me devais de me taire, d'encaisser, de faire ce qu'on me demande et la fermer.
Et bien cette fois ce sera non.
J'en ai soupé, je me détache de leurs maniÚres. Je ne veux plus me plier. Contre ce chÚque ce sera quoi? Que j'y aille l'été prochain? Que j'accepte leurs entrées dans ma vie pour me parler de leurs jalousies de soeurs, pour entendre leurs critiques, pour s'épancher pendant que moi je crÚve de pas avoir ma vie débarrassée de la leur, et bien non. Ti pas aprÚs ti pas, je me détache, je leur rends leurs vies, je ne veux plus des relations qu'ils me proposent.
Je serai moi, à prendre ou à laisser. Je ne donnerai que ce qui déborde, que ce qui émanera de moi naturellement sans qu'ils le demandent. Je serai le seul maßtre de ce que je ferai.
Comme je le disais hier Ă Grib, je me rends compte que j'aime ma mĂšre mais qu'elle ne me manque pas, ce qui me manque c'est me pelotonner contre une maman et ça c'est pas elle. C'est bizarre, y a cette espĂšce d'accoutumance qui fait que je ne dĂ©testerai pas ĂȘtre avec elle mais il faut que j'apprenne Ă l'aimer sur le mĂȘme plan de son amour Ă elle pour moi parce que sa façon d'aimer ne correspond pas Ă mes besoins.
Me restera à établir les choses avec mon petit frÚre. Lui qui m'échange sa présence jusqu'à il y a un an si importante à mes yeux et à mon coeur surtout, contre ma non rébellion vis-à -vis de ma famille.
Je me sens froide par moments et je sens poindre la culpabilitĂ© de ne pas ĂȘtre lĂ pour eux, ĂȘtre celle dont ils ont besoin. Mais si je ne remuais pas un peu les choses, jamais n'aurait Ă©mergĂ© la rĂ©alitĂ© qui est que je suis malheureuse, ça ils ne veulent pas l'entendre et bien qu'ils se bouchent les oreilles parce que j'ai dĂ©cidĂ© d'aller vers moi cette fois, je me le suis promis il y aura bientĂŽt un an et je le ferai. Je mĂ©rite d'ĂȘtre moi, dĂ©barassĂ©e de ce qui leur appartient, je mĂ©rite d'ĂȘtre aimĂ©e pour moi sans ĂȘtre celle qu'ils ont souhaitĂ©, formatĂ©e.
Merde $đ
Je deviens peu à peu mon propre décisionnaire, je suis aux commandes de ma vie. Elle n'est pas à eux mais à moi cette chose-là . Ah comme c'est difficile de se sentir seul alors qu'on l'a toujours été mais qu'on n'a pas voulu le voir durant toute sa vie. Se tenir debout tout seul et pourtant j'ai voulu faire comme si c'étaient les autres qui m'avaient permis d'arriver jusque-là mais il n'en est rien, toute seule Olive sans famille.
Pour ça, il me faut faire le deuil de tout ce que j'ai souhaité obtenir d'eux en me pliant depuis toute petite. Il a fallu que j'aille trÚs mal en plus du fait qu'objectivement j'ai bien vu que je n'aurai jamais ce dont j'ai besoin, pour me décider à pousser la porte et sortir de cet engrenage qu'est la famille acheteuse, la famille plieuse, la famille dirigeante de vie. C'est pas parce qu'on vous met au monde qu'on tient le fil de la marionnette toute sa vie, je coupe le cordon. Les rÚgles n'ont rien à voir avec l'amour.
Quand j'étais petite, avec mes frÚres, ma grand-mÚre paternelle ainsi que sa soeur -ma grand-tante, nous appelaient, nous montraient un billet pour Noël serré entre leurs doigts et nous posaient des questions sur notre vie, avant de décider si on le méritait ou pas.
Je me souviens notamment d'une fois oĂč ma grand-mĂšre m'avait trouvĂ©e insolente parce que je n'avais pas voulu lui sourire alors qu'elle me le demandait $đ En effet, Ă quoi servait de donner des sous si ce n'Ă©tait pas pour les rĂ©cupĂ©rer en sourires ou autres. Une autre fois, j'avais refusĂ© de parler, je n'Ă©tais pas Ă acheter et elle avait ronchonnĂ© et cĂ©dĂ© comme si elle me faisait un cadeau que je ne mĂ©ritais pas.
Moi qui ai toujours attendu des bisous, une prĂ©sence, une caresse, j'ai eu des billets contre des sourires pour eux et c'est peut-ĂȘtre finalement pour ça que je ne souris quasiment jamais. Je dois considĂ©rer que je ne dois rien Ă personne. Je suis un ĂȘtre libre, on ne m'achĂšte pas et je deviens soupçonneuse dĂšs qu'on fait un pas vers moi car je pense toujours qu'on attend quelque chose en Ă©change.
Ma marraine procédait ainsi aussi, elle nous sentait distants, naturels, trop naturels à son goût, on n'avait pas trop tendance à aller vers elle alors au début de ses séjours chez ma grand-mÚre ou pour se rappeler à nous quand elle avait vu des membres de la famille mais pas nous, elle nous envoyait un petit billet et il fallait la remercier, par téléphone souvent, en faire des caisses, comme si elle avait décroché la Lune.
Ma tante, la soeur de ma mÚre, a toujours procédé ainsi. Par chÚques. Et c'est elle qui me fait poster aujourd'hui.
En effet, pour Noël, elle m'a envoyé un petit mot et un chÚque.
Il faut savoir que depuis fin octobre je ne suis plus en lien (tĂ©lĂ©phonique) avec ma mĂšre qui est dans le Sud et moi sur Paris, mais ce n'est pas l'objet de ce fil mĂȘme si ce qui m'a fait Ă©crire Ă ma mĂšre (goutte d'eau) et interrompre nos coups de fils hebdomadaires, c'est que ma tante m'avait racontĂ© que ma mĂšre avait eu l'idĂ©e de monter sur Paris. Ce, sachant qu'elle n'y est montĂ©e qu'une fois, pour une formation pour son boulot, et sachant que je suis Ă Paris depuis plus de douze ans maintenant.
Bref $đ
Suite au courrier Ă ma mĂšre pour faire le point sur notre relation mĂšre-fille $đ , elle m'a rĂ©pondu que c'Ă©tait ma tante qui avait eu l'idĂ©e qu'elles deux montent sur Paris et qu'elle avait demandĂ© Ă ma tante de ne pas m'en parler $đ
Ce jour, je reçois un sms ...de ma tante donc qui me demande si je vais bien, elle a notĂ© sur son relevĂ© que je n'ai pas encaissĂ© le chĂšque et me fait des bisous $đ
J'ai inspirĂ©, expirĂ©, je ne me sentais pas prĂȘte Ă rĂ©pondre et ne voulais pas le faire du tac-au-tac.
Je me rends compte de mon Ă©volution par rapport aux membres de ma famille Ă la façon dont je gĂšre les choses, c'est flagrant, gĂ©ant je dirais mĂȘme. Je suis si fiĂšre de moi , moi qui ai cherchĂ© toute ma vie Ă ce que ce soient les autres qui le soient, Ă plaire, Ă faire ce que je pensais qu'on attendait de moi. En Ă©change d'attention, d'amour.
Te souviens-tu, Croche, quand je t'ai dit que cette semaine j'avais dĂ©cidĂ© de ne pas aller Ă mes cours, de m'Ă©couter, mĂȘme si c'est la fatigue qui a fait que j'ai cĂ©dĂ©, je ne m'y suis pas rendue quitte Ă tomber un jour plus fatiguĂ©e encore, j'ai dĂ©cidĂ© de me reposer, de l'Ă©couter cette fatigue, j'ai dĂ©cidĂ© pour moi, ai rompu cette espĂšce d'engagement pour moi Ă ĂȘtre Ă telle heure en tel lieu tout au long de mon inscription parce qu'il est des prioritĂ©s Ă respecter, les siennes propres, j'ai compris. Et la prof de théùtre qui m'a Ă©crit que je leur avais manquĂ©, tu te rends compte? $đČ C'est plus beau la rĂ©alitĂ© que tous les films que j'aurais pu me faire sur ce que les autres pourraient me donner le jour oĂč je serais moi, ça touche au coeur directement alors qu'avant c'Ă©tait un Ă©change entendu, le contraire du naturel. Me reste Ă fonctionner ainsi tout le temps mais j'avance.
J'ai rĂ©pondu Ă ma tante que ma mĂšre m'avait dit que c'Ă©tait elle (ma tante) qui avait eu l'idĂ©e de Paris et demandĂ© de ne pas m'en parler, oĂč est le vrai et oĂč est le faux, je suis fatiguĂ©e de tout ça, j'ai besoin de tranquillitĂ©, de repos, de m'occuper de moi, bisous.
En d'autres termes, vous m'emmerdez $đ.
Elle m'a répondu : "Tu as reçu le chÚque, encaisse-le, bisous"
Alors comme toujours, elle est brutale, violente mĂȘme, m'assĂšne ce que je dois faire comme elle l'avait fait une fois oĂč j'avais rĂ©pondu Ă mon pĂšre, je me devais de me taire, d'encaisser, de faire ce qu'on me demande et la fermer.
Et bien cette fois ce sera non.
J'en ai soupé, je me détache de leurs maniÚres. Je ne veux plus me plier. Contre ce chÚque ce sera quoi? Que j'y aille l'été prochain? Que j'accepte leurs entrées dans ma vie pour me parler de leurs jalousies de soeurs, pour entendre leurs critiques, pour s'épancher pendant que moi je crÚve de pas avoir ma vie débarrassée de la leur, et bien non. Ti pas aprÚs ti pas, je me détache, je leur rends leurs vies, je ne veux plus des relations qu'ils me proposent.
Je serai moi, à prendre ou à laisser. Je ne donnerai que ce qui déborde, que ce qui émanera de moi naturellement sans qu'ils le demandent. Je serai le seul maßtre de ce que je ferai.
Comme je le disais hier Ă Grib, je me rends compte que j'aime ma mĂšre mais qu'elle ne me manque pas, ce qui me manque c'est me pelotonner contre une maman et ça c'est pas elle. C'est bizarre, y a cette espĂšce d'accoutumance qui fait que je ne dĂ©testerai pas ĂȘtre avec elle mais il faut que j'apprenne Ă l'aimer sur le mĂȘme plan de son amour Ă elle pour moi parce que sa façon d'aimer ne correspond pas Ă mes besoins.
Me restera à établir les choses avec mon petit frÚre. Lui qui m'échange sa présence jusqu'à il y a un an si importante à mes yeux et à mon coeur surtout, contre ma non rébellion vis-à -vis de ma famille.
Je me sens froide par moments et je sens poindre la culpabilitĂ© de ne pas ĂȘtre lĂ pour eux, ĂȘtre celle dont ils ont besoin. Mais si je ne remuais pas un peu les choses, jamais n'aurait Ă©mergĂ© la rĂ©alitĂ© qui est que je suis malheureuse, ça ils ne veulent pas l'entendre et bien qu'ils se bouchent les oreilles parce que j'ai dĂ©cidĂ© d'aller vers moi cette fois, je me le suis promis il y aura bientĂŽt un an et je le ferai. Je mĂ©rite d'ĂȘtre moi, dĂ©barassĂ©e de ce qui leur appartient, je mĂ©rite d'ĂȘtre aimĂ©e pour moi sans ĂȘtre celle qu'ils ont souhaitĂ©, formatĂ©e.
Merde $đ
Je deviens peu à peu mon propre décisionnaire, je suis aux commandes de ma vie. Elle n'est pas à eux mais à moi cette chose-là . Ah comme c'est difficile de se sentir seul alors qu'on l'a toujours été mais qu'on n'a pas voulu le voir durant toute sa vie. Se tenir debout tout seul et pourtant j'ai voulu faire comme si c'étaient les autres qui m'avaient permis d'arriver jusque-là mais il n'en est rien, toute seule Olive sans famille.
Pour ça, il me faut faire le deuil de tout ce que j'ai souhaité obtenir d'eux en me pliant depuis toute petite. Il a fallu que j'aille trÚs mal en plus du fait qu'objectivement j'ai bien vu que je n'aurai jamais ce dont j'ai besoin, pour me décider à pousser la porte et sortir de cet engrenage qu'est la famille acheteuse, la famille plieuse, la famille dirigeante de vie. C'est pas parce qu'on vous met au monde qu'on tient le fil de la marionnette toute sa vie, je coupe le cordon. Les rÚgles n'ont rien à voir avec l'amour.
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