L'usure et les petits branleurs.
On s'aime, on est bien ensemble. Quand on part en vacances, qu'on laisse les emmerdeurs de tous poils derrière, comme par hasard on se retrouve et on s'aperçoit que c'est merveilleux, l'amour. Notre entente est parfaite. 
Le reste de l'année, elle a sa maison, son boulot, ses soucis de fric, et surtout, surtout, ses putains de gamins qui l'usent jusqu'à la corde. Elle est cuisto, taxi, bonniche, elle court après le petit dernier pendant des heures jusqu'à ce qu'il consente à lâcher ses jeux vidéo pour enfin s'attaquer à ses devoirs, elle gère les disputes et les gueulantes des uns et des autres, elle a les Simpson qui lui cornent dans les oreilles, elle n'a même pas un coin dans la maison pour s'isoler et avoir un peu la paix. Son ainée est tarée, plusieurs fois elle a pris un couteau, elle voulait planter son frère, qu'elle ne peut pas voir, c'est la mère qui s'interposait, au risque de se faire planter elle aussi...
Bref, on s'aime mais la chair est triste. Quand je la retrouve, elle est souvent tellement à bout de nerfs, ou fracassée de fatigue, qu'elle n'a plus envie. Et je la comprends.
Je ne vis pas avec elle : deux ou trois fois j'ai tenté de m'interposer, de la faire respecter, de remettre un peu d'ordre dans tout ça, le résultat a été que sa gamine me haïssait. Et puis, quand on connait le père, qui est un vrai taré, on voit que sur les trois, deux sont copies conformes, et ils ne changeront jamais. La fille a peu à peu enterré la hache de guerre, moi j'ai renoncé à mettre un peu d'autorité dans ce bronx, je viens le soir, parce que ces têtes de cons, je ne peux plus les supporter.
Critiquez-moi si vous voulez, mais moi je gère comme je peux. Mon divorce s'est passé de telle façon que je n'ai jamais revu mes propres gosses, alors ceux des autres, ça va comme ça, moi j'ai déjà donné. De toutes façons c'était clair dès le départ, elle aussi ça l'arrange qu'on ait chacun sa piaule. Pour de multiples raisons, elle n'avait pas envie de renouer avec la vie commune. Mais on considère qu'on forme un couple tout de même. Un couple mais chacun sa piaule, pour cause d'emmerdeurs.
Enfin, pour moi, c'est la raison principale. Si elle n'avait pas ses trois sangsues sur le dos, je pense qu'on habiterait ensemble. Mais là, quand je les vois lui parler comme à une merde, ça me rend fou et puisque on ne peut rien y faire, ma réaction est de me barrer avant de péter les plombs et d'en emplâtrer un. Le petit dernier, c'est du style :
- Je t'ai préparé ton chocolat mon chéri. Tu veux une tartine ?
Le gamin ne répond pas, ne détourne pas les yeux de sa télé. Elle insiste :
- Je t'ai mis le beurre ici et tu as une brioche pour le goûter dans ton cartable.
L'autre fronce les sourcils, décoche un regard assassin et crie, hargneux :
- Bon, ça va, MERDE !
Moi, ça me fout en pétard, je n'ai qu'une envie, aller lui balancer une baffe et lui dire :
- C'est ta mère, petit enculé, parle-lui POLIMENT !
Mais à quoi bon ? Il est jobard, comme son père. Il ne comprendrait rien. Du reste, quand on le contrarie un tant soit peu, il se roule par terre, casse tout, devient violent... Un taré, comme son dabe. Laisse tomber...
Voilà m'sieurs dames. C'était un tranche de vie, bien saignante. Et gratos.
Ubik.
Le reste de l'année, elle a sa maison, son boulot, ses soucis de fric, et surtout, surtout, ses putains de gamins qui l'usent jusqu'à la corde. Elle est cuisto, taxi, bonniche, elle court après le petit dernier pendant des heures jusqu'à ce qu'il consente à lâcher ses jeux vidéo pour enfin s'attaquer à ses devoirs, elle gère les disputes et les gueulantes des uns et des autres, elle a les Simpson qui lui cornent dans les oreilles, elle n'a même pas un coin dans la maison pour s'isoler et avoir un peu la paix. Son ainée est tarée, plusieurs fois elle a pris un couteau, elle voulait planter son frère, qu'elle ne peut pas voir, c'est la mère qui s'interposait, au risque de se faire planter elle aussi...
Bref, on s'aime mais la chair est triste. Quand je la retrouve, elle est souvent tellement à bout de nerfs, ou fracassée de fatigue, qu'elle n'a plus envie. Et je la comprends.
Je ne vis pas avec elle : deux ou trois fois j'ai tenté de m'interposer, de la faire respecter, de remettre un peu d'ordre dans tout ça, le résultat a été que sa gamine me haïssait. Et puis, quand on connait le père, qui est un vrai taré, on voit que sur les trois, deux sont copies conformes, et ils ne changeront jamais. La fille a peu à peu enterré la hache de guerre, moi j'ai renoncé à mettre un peu d'autorité dans ce bronx, je viens le soir, parce que ces têtes de cons, je ne peux plus les supporter.
Critiquez-moi si vous voulez, mais moi je gère comme je peux. Mon divorce s'est passé de telle façon que je n'ai jamais revu mes propres gosses, alors ceux des autres, ça va comme ça, moi j'ai déjà donné. De toutes façons c'était clair dès le départ, elle aussi ça l'arrange qu'on ait chacun sa piaule. Pour de multiples raisons, elle n'avait pas envie de renouer avec la vie commune. Mais on considère qu'on forme un couple tout de même. Un couple mais chacun sa piaule, pour cause d'emmerdeurs.
Enfin, pour moi, c'est la raison principale. Si elle n'avait pas ses trois sangsues sur le dos, je pense qu'on habiterait ensemble. Mais là, quand je les vois lui parler comme à une merde, ça me rend fou et puisque on ne peut rien y faire, ma réaction est de me barrer avant de péter les plombs et d'en emplâtrer un. Le petit dernier, c'est du style :
- Je t'ai préparé ton chocolat mon chéri. Tu veux une tartine ?
Le gamin ne répond pas, ne détourne pas les yeux de sa télé. Elle insiste :
- Je t'ai mis le beurre ici et tu as une brioche pour le goûter dans ton cartable.
L'autre fronce les sourcils, décoche un regard assassin et crie, hargneux :
- Bon, ça va, MERDE !
Moi, ça me fout en pétard, je n'ai qu'une envie, aller lui balancer une baffe et lui dire :
- C'est ta mère, petit enculé, parle-lui POLIMENT !
Mais à quoi bon ? Il est jobard, comme son père. Il ne comprendrait rien. Du reste, quand on le contrarie un tant soit peu, il se roule par terre, casse tout, devient violent... Un taré, comme son dabe. Laisse tomber...
Voilà m'sieurs dames. C'était un tranche de vie, bien saignante. Et gratos.
Ubik.
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