tentative d'auto-therapie
Attention, c'est long! $đ Nisse fait sa biographie
DeuxiĂšme de trois filles, j'ai bien souvent eu le sentiment d'ĂȘtre de trop.
L'aĂźnĂ©e premiere de la classe qui faisait tout bien, favorite des grands-parents maternels chez qui on passait beaucoup de temps et de notre tante qui Ă©tait sa marraine, elle savait mieux s'engueuler avec maman quand moi je faisais le dos rond, elle avait des copines plus sympas, s'est trouvĂ© un petit ami parfait, a fait une Ă©cole ambitieuse, etc etc... Ma mĂšre dĂ©clamait fierement en parlant d'elle qu'on a les enfants qu'on mĂ©rite $đ.
La derniere, chouchoue de maman, si mignonne avec ses cheveux blonds et ses grands yeux bleus $đ que tout le monde complimentait sans savoir quelle peste elle Ă©tait au quotidien. Crises de nerfs Ă se rouler par terre, violente, mĂ©chante, voleuse, mais on devait tout lui laisser faire, lui prĂȘter nos affaires et jouer avec elle en se mettant des handicaps pour la laisser gagner Ă chaque fois, sans quoi elle hurlait et on Ă©tait punies $đ€.
Moi, garcon manquĂ©, mais Ă©galement dĂ©positiare des rĂȘves de princesse de ma mĂšre (elle aussi est deuxiĂšme entre 2 garcons, elle projette Ă fond sur moi, normal il paraĂźt...), j'ai eu critique sur critique parce que mes jeans trouĂ©s ne ressemblaient pas au tailleur de Lady Di, parce que ci parce que ca... comparĂ©e Ă ma frangine dans son Ă©cole d'ingenieur privĂ©e qui coĂ»tait les yeux de la tĂȘte, niĂ©e dans mes opinions (tu repetes aprĂšs ta soeur, aprĂšs ta tante, tu dis ca parce que tu es en opposition Ă moi mais plus tard tu verras que j'ai raison $đ , en gros t'as pas de cerveau pour penser par toi-mĂȘme!!! ), critiquĂ©e parce que je ne lisais pas, puis parce que je lisais trop, parce que je jouais dans les arbres, puis parce que je revais sur mon lit... Elle me parlait de refaire ma chambre avec un lit Ă baldaquin en metal blanc et or (comme Sissi dis donc!!) puis finalement j'ai rĂ©cuperĂ© le vieux lit grincant de son grand-pĂšre, puis celui de ma soeur Ă qui elle en avait achetĂ© un neuf .
Je me faisais du souci pour elle, je la trouvais en larmes dans la cuisine ou ailleurs, elle critiquait tout le monde-surtout papa-, était malheureuse, disparaissait parfois des heures sans prevenir et me riait au nez quand mon pÚre lui disait que je m'étais inquietée: ce sont les parents qui s'inquietent pour les enfants, pas l'inverse!! ".
Jamais assez bien, jamais reconnue en quoi que ce soit, si ce n'est Ă©pisodiquement parce que "oh toi, tu ris facilement alors je te mets lĂ sur le plan de table, t'es pas difficile, tu t'en sortiras bien avec ces deux lĂ " ou bien "tu m'Ă©pates parce que tu as fait ci ou ca, MOI aussi j'avais envie quand j'Ă©tais jeune mais je n'ai jamais osĂ©" $đ
VoilĂ ma relation avec ma mere de mes 7 Ă 29 ans. J'ai toujours cru qu'elle ne m'aimait pas mais qu'elle aimait l'image qu'elle avait de moi, qu'elle essayait de faconner Ă la sienne, le contrĂŽle qu'elle avait sur moi...
AprĂšs un gros clash et quelques annĂ©es, on s'est enfin trouvĂ©es, je sais qu'elle m'aime vraiment et on a une relation d'individu Ă individu aujourd'hui. Pas meilleurs amies du monde hein, mais trĂšs correct. $âșïž
Entre temps je me suis trouvĂ©e un homme Ă aimer. Un homme qui, "bizarrement" $đ, aime lui aussi ce qu'il peut tirer de moi, l'amour que je lui ai donnĂ©, les services que je rends, la sĂ©curitĂ© que j'apporte, la mĂšre que je suis pour nos enfants, mais il ne s'est jamais souciĂ© que qui j'Ă©tais, mes problĂšmes n'Ă©taient pas les siens, mon passĂ©, mon pays, ma famille, mes rĂȘves, il n'a jamais voulu les connaĂźtre que contraint et forcĂ©. Lui aussi a projetĂ© sur moi ses rĂȘves. Celui de revivre son enfance Ă travers moi en m'emmenant lĂ oĂč ses parents l'avaient emmenĂ©, en imposant leurs traditions et facons de vivre, leurs meubles, leur facon de lui parler ou de le traiter, de faire des choses avec lui, de l'aduler $đ.
Un homme qui lui aussi me donne le sentiment de n'ĂȘtre qu'un support pour ses propres ambitions, le miroir de l'amour qu'il a pour lui-mĂȘme et les siens, mais qui n'en a rien Ă foutre de moi. Exactement comme ma mĂšre. Il a bien compris qu'il me manquait une certaine dose d'estime par rapport Ă lui, mais simple comme il est, il pense qu'il suffit que, lors d'une crise, il me dise comme il Ă©tait fier de moi quand il m'a connue, quelle bonne mĂšre je suis, pour ĂȘtre rassurĂ©e sur son amour et ma valeur $đ, puis il continue comme avant Ă me traiter comme la bonne...
Entre ces deux histoires que confusĂ©ment je savais liĂ©es d'une facon ou d'une autre, il m'a fallu longtemps pour comprendre la nature de la similitude. Il m'a fallu longtemps pour comprendre que j'ai Ă©pousĂ© un homme qui me faisait sentir aussi ininteressante que ma mĂšre l'avait fait. Bizarrement ce n'est pas seulement lui mais aussi son pĂšre qui m'ont fait sentir ca, Ă me coller des Ă©tiquettes sans jamais chercher Ă vĂ©rifier si ca collait Ă ma personne (en plus bien grosses les Ă©tiquettes: comme ci car Francaise, comme sa femme car femme aussi, comme son fils car avec lui, et voilĂ , il savait tout de moi! interessant pour un psychiatre $đ§)
C'est un problĂšme rĂ©current, et pourtant j'ai rĂ©ussi Ă comprendre et percevoir l'amour de ma mĂšre. Pour l'amour de mon pĂšre, ma mĂšre m'a, de 7 Ă 22 ans, serinĂ© qu'il ne nous aimait pas et aurait preferĂ© ne pas avoir de famille. Je ne la croyais pas vraiment, mais ca faisait un mal de chien quand mĂȘme et lui qui Ă©tait absorbĂ© par son boulot pour l'Ă©viter elle, rentrait Ă 21h tous les soirs et passait ses we Ă bricoler ou faire ses comptes... il ne m'a pas beaucoup rassurĂ©e sur le sujet. A 22 ans je suis allĂ©e le chercher pour faire une activitĂ© ensemble et j'ai trouvĂ© son amour lĂ , discret mais tout chaud, qui m'attendait. Je suis, paraĂźt-il "sa" fille, Ă©tant la seule Ă avoir quoi que ce soit en commun avec lui dans cette famille de filles. $đ
alors bon. J'ai trouvĂ© l'amour de mon pĂšre. L'amour de ma mĂšre. Comment je trouve l'amour de mon mari, ca je ne sais pas, je ne sais mĂȘme pas s'il existe, mais au vu de mon experience, je ne peux affirmer quoi que ce soit pour l'instant.
Je constate que je me mets systematiquement dans des situations oĂč j'ai le sentiment d'ĂȘtre utilisĂ©e ou ignorĂ©e.
Dans mes hobbies, lĂ oĂč je rencontre du succes... en general ce sont des hobbies solitaires. Photo, observation animale, bricolage, guitare, sculpture, Ă©quitation, dessin, tir Ă l'arc... RIEN, absolument rien qui ne nĂ©cessite la presence des autres . Quand quelqu'un vient me regarder bricoler, j'arrĂȘte. J'ai trop l'experience des critiques sur mes methodes et bons conseils pour "m'apprendre Ă faire comme il faut", donc lĂ aussi le sentiment de n'ĂȘtre pas Ă la hauteur du regard des autres, mĂȘme si le rĂ©sultat est souvent complimentĂ©. Mon experience du groupe... pareil, ce sentiment rĂ©current de ne pas ĂȘtre integrĂ©e, j'ai soigneusement Ă©vitĂ©, sauf le judo et les voyages quand j'Ă©tais Ă©tudiante mais ca n'a pas durĂ© (le problĂšme des Ă©tudiants c'est qu'ils ont la bougeotte!!). NĂ©anmoins je me suis dĂ©cidĂ©e Ă me relancer pour le chant et commencer le thĂ©atre l'an prochain. Qui ne tente rien...
Enfin, tout ca ne me dit pas COMMENT je peux réussir à atteindre la racine du gros vecteur de mon existence? J'ai besoin d'une therapie magique pour denouer ce gros noeud...
DeuxiĂšme de trois filles, j'ai bien souvent eu le sentiment d'ĂȘtre de trop.
L'aĂźnĂ©e premiere de la classe qui faisait tout bien, favorite des grands-parents maternels chez qui on passait beaucoup de temps et de notre tante qui Ă©tait sa marraine, elle savait mieux s'engueuler avec maman quand moi je faisais le dos rond, elle avait des copines plus sympas, s'est trouvĂ© un petit ami parfait, a fait une Ă©cole ambitieuse, etc etc... Ma mĂšre dĂ©clamait fierement en parlant d'elle qu'on a les enfants qu'on mĂ©rite $đ.
La derniere, chouchoue de maman, si mignonne avec ses cheveux blonds et ses grands yeux bleus $đ que tout le monde complimentait sans savoir quelle peste elle Ă©tait au quotidien. Crises de nerfs Ă se rouler par terre, violente, mĂ©chante, voleuse, mais on devait tout lui laisser faire, lui prĂȘter nos affaires et jouer avec elle en se mettant des handicaps pour la laisser gagner Ă chaque fois, sans quoi elle hurlait et on Ă©tait punies $đ€.
Moi, garcon manquĂ©, mais Ă©galement dĂ©positiare des rĂȘves de princesse de ma mĂšre (elle aussi est deuxiĂšme entre 2 garcons, elle projette Ă fond sur moi, normal il paraĂźt...), j'ai eu critique sur critique parce que mes jeans trouĂ©s ne ressemblaient pas au tailleur de Lady Di, parce que ci parce que ca... comparĂ©e Ă ma frangine dans son Ă©cole d'ingenieur privĂ©e qui coĂ»tait les yeux de la tĂȘte, niĂ©e dans mes opinions (tu repetes aprĂšs ta soeur, aprĂšs ta tante, tu dis ca parce que tu es en opposition Ă moi mais plus tard tu verras que j'ai raison $đ , en gros t'as pas de cerveau pour penser par toi-mĂȘme!!! ), critiquĂ©e parce que je ne lisais pas, puis parce que je lisais trop, parce que je jouais dans les arbres, puis parce que je revais sur mon lit... Elle me parlait de refaire ma chambre avec un lit Ă baldaquin en metal blanc et or (comme Sissi dis donc!!) puis finalement j'ai rĂ©cuperĂ© le vieux lit grincant de son grand-pĂšre, puis celui de ma soeur Ă qui elle en avait achetĂ© un neuf .
Je me faisais du souci pour elle, je la trouvais en larmes dans la cuisine ou ailleurs, elle critiquait tout le monde-surtout papa-, était malheureuse, disparaissait parfois des heures sans prevenir et me riait au nez quand mon pÚre lui disait que je m'étais inquietée: ce sont les parents qui s'inquietent pour les enfants, pas l'inverse!! ".
Jamais assez bien, jamais reconnue en quoi que ce soit, si ce n'est Ă©pisodiquement parce que "oh toi, tu ris facilement alors je te mets lĂ sur le plan de table, t'es pas difficile, tu t'en sortiras bien avec ces deux lĂ " ou bien "tu m'Ă©pates parce que tu as fait ci ou ca, MOI aussi j'avais envie quand j'Ă©tais jeune mais je n'ai jamais osĂ©" $đ
VoilĂ ma relation avec ma mere de mes 7 Ă 29 ans. J'ai toujours cru qu'elle ne m'aimait pas mais qu'elle aimait l'image qu'elle avait de moi, qu'elle essayait de faconner Ă la sienne, le contrĂŽle qu'elle avait sur moi...
AprĂšs un gros clash et quelques annĂ©es, on s'est enfin trouvĂ©es, je sais qu'elle m'aime vraiment et on a une relation d'individu Ă individu aujourd'hui. Pas meilleurs amies du monde hein, mais trĂšs correct. $âșïž
Entre temps je me suis trouvĂ©e un homme Ă aimer. Un homme qui, "bizarrement" $đ, aime lui aussi ce qu'il peut tirer de moi, l'amour que je lui ai donnĂ©, les services que je rends, la sĂ©curitĂ© que j'apporte, la mĂšre que je suis pour nos enfants, mais il ne s'est jamais souciĂ© que qui j'Ă©tais, mes problĂšmes n'Ă©taient pas les siens, mon passĂ©, mon pays, ma famille, mes rĂȘves, il n'a jamais voulu les connaĂźtre que contraint et forcĂ©. Lui aussi a projetĂ© sur moi ses rĂȘves. Celui de revivre son enfance Ă travers moi en m'emmenant lĂ oĂč ses parents l'avaient emmenĂ©, en imposant leurs traditions et facons de vivre, leurs meubles, leur facon de lui parler ou de le traiter, de faire des choses avec lui, de l'aduler $đ.
Un homme qui lui aussi me donne le sentiment de n'ĂȘtre qu'un support pour ses propres ambitions, le miroir de l'amour qu'il a pour lui-mĂȘme et les siens, mais qui n'en a rien Ă foutre de moi. Exactement comme ma mĂšre. Il a bien compris qu'il me manquait une certaine dose d'estime par rapport Ă lui, mais simple comme il est, il pense qu'il suffit que, lors d'une crise, il me dise comme il Ă©tait fier de moi quand il m'a connue, quelle bonne mĂšre je suis, pour ĂȘtre rassurĂ©e sur son amour et ma valeur $đ, puis il continue comme avant Ă me traiter comme la bonne...
Entre ces deux histoires que confusĂ©ment je savais liĂ©es d'une facon ou d'une autre, il m'a fallu longtemps pour comprendre la nature de la similitude. Il m'a fallu longtemps pour comprendre que j'ai Ă©pousĂ© un homme qui me faisait sentir aussi ininteressante que ma mĂšre l'avait fait. Bizarrement ce n'est pas seulement lui mais aussi son pĂšre qui m'ont fait sentir ca, Ă me coller des Ă©tiquettes sans jamais chercher Ă vĂ©rifier si ca collait Ă ma personne (en plus bien grosses les Ă©tiquettes: comme ci car Francaise, comme sa femme car femme aussi, comme son fils car avec lui, et voilĂ , il savait tout de moi! interessant pour un psychiatre $đ§)
C'est un problĂšme rĂ©current, et pourtant j'ai rĂ©ussi Ă comprendre et percevoir l'amour de ma mĂšre. Pour l'amour de mon pĂšre, ma mĂšre m'a, de 7 Ă 22 ans, serinĂ© qu'il ne nous aimait pas et aurait preferĂ© ne pas avoir de famille. Je ne la croyais pas vraiment, mais ca faisait un mal de chien quand mĂȘme et lui qui Ă©tait absorbĂ© par son boulot pour l'Ă©viter elle, rentrait Ă 21h tous les soirs et passait ses we Ă bricoler ou faire ses comptes... il ne m'a pas beaucoup rassurĂ©e sur le sujet. A 22 ans je suis allĂ©e le chercher pour faire une activitĂ© ensemble et j'ai trouvĂ© son amour lĂ , discret mais tout chaud, qui m'attendait. Je suis, paraĂźt-il "sa" fille, Ă©tant la seule Ă avoir quoi que ce soit en commun avec lui dans cette famille de filles. $đ
alors bon. J'ai trouvĂ© l'amour de mon pĂšre. L'amour de ma mĂšre. Comment je trouve l'amour de mon mari, ca je ne sais pas, je ne sais mĂȘme pas s'il existe, mais au vu de mon experience, je ne peux affirmer quoi que ce soit pour l'instant.
Je constate que je me mets systematiquement dans des situations oĂč j'ai le sentiment d'ĂȘtre utilisĂ©e ou ignorĂ©e.
Dans mes hobbies, lĂ oĂč je rencontre du succes... en general ce sont des hobbies solitaires. Photo, observation animale, bricolage, guitare, sculpture, Ă©quitation, dessin, tir Ă l'arc... RIEN, absolument rien qui ne nĂ©cessite la presence des autres . Quand quelqu'un vient me regarder bricoler, j'arrĂȘte. J'ai trop l'experience des critiques sur mes methodes et bons conseils pour "m'apprendre Ă faire comme il faut", donc lĂ aussi le sentiment de n'ĂȘtre pas Ă la hauteur du regard des autres, mĂȘme si le rĂ©sultat est souvent complimentĂ©. Mon experience du groupe... pareil, ce sentiment rĂ©current de ne pas ĂȘtre integrĂ©e, j'ai soigneusement Ă©vitĂ©, sauf le judo et les voyages quand j'Ă©tais Ă©tudiante mais ca n'a pas durĂ© (le problĂšme des Ă©tudiants c'est qu'ils ont la bougeotte!!). NĂ©anmoins je me suis dĂ©cidĂ©e Ă me relancer pour le chant et commencer le thĂ©atre l'an prochain. Qui ne tente rien...
Enfin, tout ca ne me dit pas COMMENT je peux réussir à atteindre la racine du gros vecteur de mon existence? J'ai besoin d'une therapie magique pour denouer ce gros noeud...
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